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L'Apple TV Plus est lancée : Ce que vous devez savoir
par Luca Fontana
Le nouveau service de streaming d'Apple a fait son entrée. Les premières critiques parlent d'une offre beaucoup trop restreinte et d'une application peu intuitive. Il est temps de découvrir ce que vaut l'application et pourquoi le géant à la pomme s'est lancé dans le streaming.
Apple TV Plus, le service de streaming d'Apple, est disponible sur tous les appareils Apple depuis le 1er novembre 2019.
En résumé, Apple TV Plus est une extension de l'application Apple TV existante. Elle est préinstallée sur tous les boîtiers Apple TV, smartphones, tablettes et Macs, à condition qu'ils soient équipés de la dernière version du système d'exploitation. L'appli en soi est gratuite. Utiliser le service de streaming ne l'est pas. L'achat de contenus coûte entre 20 et 25 francs, la location, quant à elle, vous coûtera 7,50 francs. En revanche, cela ne tient pas pour les créations originales d'Apple, pour en profiter, il vous faudra souscrire l'abonnement mensuel à 6 CHF par mois.
Cela a attiré les foudres des journalistes dès le départ. Trop peu de contenu, une appli peu intuitive. Je veux en avoir le cœur net et vais donc essayer de répondre à la question de savoir pourquoi Apple veut entrer dans le monde du streaming.
Parce qu'Apple ne serait pas Apple s'ils ne savaient pas exactement où ils vont.
Le design est simple, essentiellement des cases sur fond blanc. L'intégralité du catalogue est affichée, VOD et créations originales. On ne peut ainsi pas distinguer clairement les deux types de contenus et cela a dérangé certains testeurs. C'est pourtant faux. Les contenus Apple TV Plus portent effectivement le logo Apple TV+ dans le coin inférieur droit de l'image. Comme le N rouge de Netflix, qui distingue les originaux Netflix du reste du catalogue.
Il y a aussi un onglet « Apple-TV+ ». Il permet de n'afficher que les productions originales. La disposition n'est pas si incompréhensible qu'on le dit.
Contrairement au Teleclub, par exemple, vous payez toujours le même prix pour l'achat et la location de contenus à la demande, quelle que soit la qualité de l'image et du son – même pour les films plus récents tels que Spiderman: Far From Home ou encore John Wick 3. Il n'y a pas de supplément pécuniaire pour les qualités UHD ou HDR. L'appli lance tout simplement le contenu dans la meilleure qualité possible selon ce que l'appareil prend en charge.
Lorsque l'on clique sur une case, un petit menu apparaît avec les épisodes disponibles, la date de sortie du prochain épisode, la qualité d'image et du son, des suggestions de contenus similaires sur Apple TV et les acteurs.
En cliquant sur un acteur, vous pouvez également afficher d'autres films ou séries dans lesquels il a joué. Je n'avais encore jamais vu ça chez un autre service de streaming, mais c'est une fonctionnalité idéale pour trouver de nouveaux contenus.
Sur Netflix la lecture des épisodes s'enchaîne. C'est voulu, le binge watching à son paroxysme. Apple, au contraire, mise sur l'affichage d'infos pertinentes comme le casting et l'équipe de réalisation pour vous aider à trouver d'autres contenus susceptibles de vous plaire. Ce n'est ni bien ni mal, simplement différent.
Comme pour Netflix, Prime et compagnie, les films et séries peuvent également être ajoutés à une liste personnelle intitulée « À suivre ». Vous pouvez également télécharger des films ou des épisodes en cliquant sur la petite icône en forme de nuage. Idéal pour éviter de consommer trop de données mobiles en déplacement.
Jusqu'à présent, je n'ai pas pu trouvé de « fonctionnalités manquantes, pourtant courantes chez la concurrence depuis déjà longtemps » – selon le rapport de Golem. Enfin... Peut-être une chose : la possibilité de créer des profils pour différents utilisateurs. Chez Apple, le partage de compte en ce sens n'existe que si vous partagez l'abonnement via Family Sharing avec d'autres utilisateurs vivant dans le même foyer que vous.
Je lance See, une série originale d'Apple. On suit l'histoire d'un chef de tribu, Baba Voss (Jason Momoa), qui doit protéger sa tribu des chasseurs de sorciers maléfiques dans un avenir dystopique, où l'humanité a été rendue aveugle par un virus. Or, deux enfants dotés de la vue sont venus au monde. Des dieux en quelque sorte. Mais aux yeux des aveugles, des sorciers. Ça promet. Vous pouvez lire ce que j'en ai pensé après avoir vu les trois premiers épisodes :
L'utilisation de la télécommande du boîtier Apple TV est un peu compliquée au début. Il n'y a que très peu de boutons. Différentes actions sont exécutées selon que l'on appuie une ou deux fois. Il faut également s'habituer à la sensibilité de la surface tactile de la télécommande. Ça demande de la pratique.
Par exemple, en appuyant sur le côté du pavé tactile, je peux avancer ou reculer de 15 secondes. Lorsque j'appuie sur « Menu », l'image s'arrête et deux boutons s'affichent : « Lire depuis le début » et « Plus d'épisodes », ce qui me ramène à l'aperçu de la série. Si je double-clique sur « Menu », j'accède à l'aperçu de l'application. Avec les touches gauche et droite du pavé tactile, je peux avancer et reculer rapidement scène par scène. Si j'effleure le pavé tactile de haut en bas, je peux choisir d'autres langues pour l'audio et les sous-titres.
Sur l'application iPad ou iPhone, tout est un peu plus facile, il suffit d'utiliser l'écran tactile comme on a l'habitude. Mais là encore, rien de si terrible.
Impossible de prendre la défense du service de streaming quant à son catalogue. Il est ridicule. Huit séries et un documentaire sont disponibles à ce jour. Au tout début, il y a deux semaines, il n'y avait en tout et pour tout que trois épisodes par série, un nouvel épisode paraissant ensuite tous les vendredis.
Apple essaierait donc de bouter les autres services de streaming hors du marché ?
Bonne question. Le fabricant californien d'ordinateurs et de smartphones ne veut probablement pas évincer ses concurrents. En tout cas pas tout de suite. Sa décision d'entrer sur le marché du streaming constitue en fait la prochaine étape logique dans la quête d'Apple pour contrôler l'ensemble de la chaîne de valeur du divertissement : du matériel au logiciel en passant par le contenu.
Apple fabrique déjà du matériel qui utilise son propre logiciel. Désormais, les contenus joués sur ce matériel proviennent également du fameux « écosystème » Apple. Apple disposait déjà de son propre service de musique et depuis peu, d'un service exclusif pour le jeu mobile avec Apple Arcade. Il ne manquait plus que les films et les séries.
Avec de tels services exclusifs, dont vous ne pouvez profiter que si vous possédez un appareil Apple, la marque ne vous laisse pratiquement pas d'autre choix que de conserver ses appareils, même si vous souhaitez passer à la concurrence. Vous pouvez par exemple vous acheter un téléphone Samsung, mais devrez conserver votre iPhone pour continuer à profiter des services Apple TV Plus, Apple Arcade, Apple Music, etc.
En d'autres termes, Apple TV Plus est le programme de fidélité le plus cher que je connaisse.
L'application est simple et intuitive. Tout fonctionne parfaitement, que ce soir sur mon iPad ou sur ma TV via la box Apple TV. Mis à part l'impossibilité de créer plusieurs profils avec un seul compte, je n'ai pas remarqué de fonctionnalité manquante par rapport aux services concurrents.
Les contenus sont vraiment convaincants. Certes, peut-être pas au point de révolutionner le milieu comme Breaking Bad ou Game of Thrones, Netflix et Prime n'ont pas non plus encore trouvé la prochaine perle. J'ai regardé See, The Morning Show et For All Mankind. Du point de vue de l'histoire, c'est cette dernière qui a remporté ma préférence. En termes de valeur de production, See est largement en avance sur les autres – emplacement, costumes, décors. Le problème ne réside donc pas dans la qualité de l'offre, mais dans sa portée. On peut la résumer en un seul mot : ridicule.
Apple TV Plus attirera cependant des millions d'utilisateurs, du moins au début. Après tout, quiconque achète un appareil Apple maintenant bénéficiera d'Apple TV Plus gratuitement pendant un an. Une année au cours de laquelle la marque devra prouver qu'elle peut s'aligner sur la concurrence sur le plan qualitatif, mais aussi quantitatif.
Vivre des aventures et faire du sport dans la nature et me pousser jusqu’à ce que les battements du cœur deviennent mon rythme – voilà ma zone de confort. Je profite aussi des moments de calme avec un bon livre sur des intrigues dangereuses et des assassins de roi. Parfois, je m’exalte de musiques de film durant plusieurs minutes. Cela est certainement dû à ma passion pour le cinéma. Ce que j’ai toujours voulu dire: «Je s’appelle Groot.»