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Instax Mini 9: l’anti-photo mise à l’honneur

Je m’agace parfois quand, absorbé par ma quête de la photo parfaite, je ne profite pas véritablement du moment. Fort heureusement, l’Instax Mini 9 est là pour vous, il fait des photos si mauvaises qu’elles en deviennent bonnes. Voici un éloge mûrement réfléchi.

Instax Mini 9

Ô toi, cube de plastique, je te fais une déclaration d'amour. Tu es parfait. Je ne t’aime pas pour tes longueurs focales impressionnantes, tes effets de profondeur de champ ou tous tes réglages. Je t’aime, car tu ne sais rien faire. Honnêtement, plus j’y pense, plus ce que je dois en conclure devient clair:

Tu es le pire appareil photo possible

Il ne s’agit même pas de chanter tes louanges, car tu ne sais vraiment rien faire. Je salue en revanche ton parti pris pour l’anti-photo. En ce domaine, tu es le roi.

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    Le meilleur des pires appareils photo de tous les temps

    par David Lee

J’aime que les photos que tu prends de mon chat avec le ventre tendu ne soient pas utilisables sur Instagram. Les selfies surexposés et les objets flous sont, pour toi, tout à fait normaux. On ne peut vraiment rien tirer de bon de toi.

Alors pourquoi est-ce que j’écris cet éloge?

Car tu me rappelles ce pour quoi la photographie a été inventée: pour inscrire des moments dans l’éternité. Voici cinq raisons pour lesquelles je tiens à toi:

1. Qualité des photos: nulle

Nulle – mais étrangement super.
Nulle – mais étrangement super.

Franchement, la qualité des photos est très mauvaise. Mais pas mauvaise du genre «Ce truc censé être une photo est inutilisable», le rendu couleur est en effet plutôt réaliste et tout sauf terne. Elle est plutôt mauvaise du genre «avec le look polaroid, mes photos ont l’air d’avoir été prises il y a 30 ans», et tout ça sans avoir besoin d’un filtre Snapchat.

La haute résolution, ce n’est vraiment pas ton truc. Et ton flash éclaire tellement l’arrière-plan que tout ce qui n’est pas dans le focus apparaît sombre. Souvent, des parties entières de la photo sont surexposées et on ne peut rien y faire. Tu ne me laisses vraiment aucune chance. Une fois de plus, je réalise que tu célèbres l’anti-photo mieux qu’aucun autre appareil.

Et c’est ce qui me plaît chez toi.

Te sortir, viser, appuyer sur le bouton et te ranger. Avec toi, aucune pression, pas de perte de temps; on oublie les valeurs ISO, les longueurs focales et tutti quanti. Je profite de l’instant, je ne perds pas une seconde dans ma quête de la perfection. Je vis dans la réalité, j’emmagasine des souvenirs et je laisse enfin tomber tous ces filtres Instagram qui maquillent la réalité.

2. 10 tirages par paquet seulement

De dix à zéro – le décompte est facile.
De dix à zéro – le décompte est facile.

«Dix tirages seulement – c’est un peu juste», me suis-je dit au début. Et puis j’ai réalisé que souvent je ne réfléchissais pas et je ne me demandais pas si ça valait vraiment le coup de prendre ma pizza al forno en photo.

Cette révélation a rendu ma vie meilleure d’environ 7%. Alors que j’avais pour habitude de photographier tout ce que je croisais, sous tous les angles, tu m’as montré où se cache la véritable valeur de l’expression «Moins c’est plus».

Maintenant, je prends une photo, j’en suis heureux et c’est tout. J’ai finalement compris que, regardé avec mes yeux plutôt qu’à travers mon objectif, le coucher de soleil n’en est que plus beau.

3. L’excitation à chaque nouvelle photo

Souriez à l’objectif...
Souriez à l’objectif...
... lentement mais sûrement on distingue les visages.
... lentement mais sûrement on distingue les visages.

Tu adores les pauses dramatiques. Bien que mon quotidien soit déjà assez rythmé, tu sais le pimenter encore un peu plus. Car avec un appareil photo sans écran on ne sait jamais vraiment à quoi s’attendre avant le tirage. Voir le polaroid blanc laisser lentement apparaître couleurs et contours est toujours …

.. une véritable joie.

À chaque nouvelle anti-photo, mes amis, connaissances et moi-même sommes tous réunis autour de l’appareil. Souriants, nous observons nos drôles de têtes apparaître sur le polaroid, le portrait n’est pas toujours flatteur. D'ailleurs, on a parfois une seule envie, faire disparaître la photo de nos mémoires à tout jamais.

Et pourtant, on les garde quand même, car ces photos montrent la vie comme elle est vraiment: ridicule, brutale et imprévisible. Mes proches (littéralement, car les tirages ne font que 62 x 46 mm) arrivent toujours à me faire rire de bon cœur. Et c’est ce qui est bien avec les anti-photos: personne n’est épargné, fous rires garantis – ces émotions rendent des moments déjà mémorables encore plus beaux.

4. Chaque photo est malheureusement un exemplaire unique

Chaque photo est unique. C’est ce qui fait sa valeur.
Chaque photo est unique. C’est ce qui fait sa valeur.

Tu m’as confronté à quelque chose que je n’avais pas vu depuis longtemps. Chaque photo est unique. Non pas parce que tu prends des photos particulièrement belles ou moches, mais parce que tu n’en sors qu’un seul tirage physique. Il n’est plus question de prendre une photo et de la partager avec tout un groupe WhatsApp.

Mais c’est une bonne chose. Vraiment.

Les photos perdent tout leur charme quand elles sont reproductibles à l’infini. Il n’existe pas de version numérique de tes photos, elles ne finissent pas dans le cloud et on ne peut pas le voir dans le monde entier. Chaque photo est imprimée une seule fois, pas de sauvegarde, une copie unique qui renforce la valeur émotionnelle de la photo. Si elle est détruite, il n’y a aucun moyen de la récupérer. Comme au bon vieux temps.

5. Des retouches à faire? N'y pensez même pas!

Exprimez votre créativité, même sans filtre Snapchat.
Exprimez votre créativité, même sans filtre Snapchat.

Ce n’est pas comme si j’avais retravaillé toutes mes photos en jouant sur les couleurs et les dégradés Je n’ajuste pas la température des couleurs, j’ajoute rarement un effet stylisé. Je n’ai pas besoin de ce genre de choses.

Une fois de temps en temps. D’accord, assez souvent. Bon, en fait, presque tout le temps.

Heureusement que tu m’empêches de modifier des photos déjà parfaites. Il n’y a en effet pas grand-chose à faire. Avec toi, Photoshop ne sert à rien et mes photos restent authentiques. Tu ne peux même pas imaginer le nombre de photos très correctes que j’ai déjà prises et modifiées à coup de filtres.

Instax Mini 9, nous sommes faits l’un pour l’autre

Je ne lâche plus jamais cet appareil photo inutile!
Je ne lâche plus jamais cet appareil photo inutile!

Je sais, je sais. C’est parfois difficile d’accepter les compliments. Mais tu les as bien mérités, car c’est grâce à toi que j’ai pu célébrer l’anti-photo.

Les pros et les fans ont très certainement une folle envie de se débarrasser de moi. Je ne cherche absolument pas à moquer ou rabaisser l’art très exigeant de la photographie. C’est un art important, très important même. Et le but est parfois le chemin emprunté plutôt que la photo en elle-même . Notre Senior Editor Dominik Bärlocher nous l'a d'ailleurs prouvé:

  • En coulisse

    One Perfect Shot: pourquoi j'ai tout mis sens dessus dessous dans mon appart' pour prendre une photo

    par Dominik Bärlocher

Ce que je veux saluer ici, c’est la libération que nous apporte l’Instax. Il nous fait oublier toutes ces contraintes qui nous empêchent de vivre le moment présent. Il nous libère de toutes ces fausses idées qui nous font penser que seule une photo parfaite peut représenter un beau moment. Alors que ce sont justement les imperfections qui en font un moment unique.

Et toi, cher Instax, avec tout ce qu’il te manque, tout ce qui est censé faire un bon appareil photo, tu as su me libérer de mes chaînes.

Un grand bravo pour l’appareil photo qui met à l’honneur l’anti-photo.

Nous te saluons.

C’est l’œil qui fait la photo et non l’appareil photo.
C’est l’œil qui fait la photo et non l’appareil photo.
Source : Gisèle Freund

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Vivre des aventures et faire du sport dans la nature et me pousser jusqu’à ce que les battements du cœur deviennent mon rythme – voilà ma zone de confort. Je profite aussi des moments de calme avec un bon livre sur des intrigues dangereuses et des assassins de roi. Parfois, je m’exalte de musiques de film durant plusieurs minutes. Cela est certainement dû à ma passion pour le cinéma. Ce que j’ai toujours voulu dire: «Je s’appelle Groot.» 


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