Test de produit
Je teste le Google Pixel 8 et ne regrette aucune fonctionnalité Pro
par Lorenz Keller
Google a remédié à la majorité des points faibles de son Pixel 8 pour faire du Pixel 9 le meilleur smartphone actuel à 800 francs suisses.
Depuis maintenant deux mois, j’utilise le Pixel 9 qui a complètement évincé son prédécesseur, le Pixel 8. Si j’étais très satisfait de celui-ci, il montrait malgré tout quelques faiblesses (par rapport à la version Pro aussi), comme l’autonomie de la batterie, la taille et l’appareil photo. Google a-t-il apporté des améliorations au Pixel 9 ou voit-on apparaître de nouveaux points faibles ? Continuez votre lecture pour le découvrir.
Mon plus gros grief envers le Pixel 8 concerne son autonomie. Si je suis en déplacement, que je fais du streaming, que je réponds à des messages et que je veux en plus prendre des photos et des vidéos, je suis obligé de recharger le téléphone Google de temps en temps. Heureusement, le nouveau modèle fait beaucoup mieux.
Ces dernières semaines, le Google Pixel 9 n’a jamais montré signe de fatigue. Même pas lors d’un test d’endurance au salon IFA de Berlin où je l’ai utilisé en permanence et en partage de connexion avec mon MacBook.
La meilleure autonomie est due à la plus grande batterie : 4700 mAh au lieu de 4575 mAh pour l’ancien modèle. Le processeur est également plus économe. L’écran plus grand et plus lumineux sollicite lui davantage la batterie.
PCMark Work 3.0 m’indique 15 heures et 23 minutes d’autonomie simulée, contre 12 heures et 37 minutes pour le Pixel 8. Tout résultat supérieur à 15 heures est très correct, bien que les appareils haut de gamme comme le Realme GT 6 atteignent plus de 18 heures. Il y a encore une belle marge de progression.
Les appareils photo des Pixel figurent toujours parmi l’élite. Jusqu’alors, ils faisaient un peu moins bien en vidéo et toutes les lentilles n’étaient pas constantes en matière de qualité d’image et de couleurs.
J’ai donc comparé le Pixel 9 au Pixel 8, mais aussi à un portable haut de gamme, l’iPhone 15 Pro.
Je commence par l’appareil photo grand-angle, passé de 12 mégapixels dans la version 8 à 48 mégapixels dans la 9. Cela ne se traduit pas automatiquement par une meilleure image, surtout parce que le dernier modèle calcule une photo en 12 MP à partir des données en 48 MP.
À la lumière du jour, on distingue à peine une différence entre les deux appareils Google. Les deux photos montrent autant de détails sur les plantes au premier plan par exemple.
Des différences de qualité ne sont visibles que dans les situations extrêmes, comme sur les clichés macro qui utilisent aussi le grand-angle. Les couleurs sur la photo du Pixel 8 (à droite) paraissent délavées, les rainures de la feuille sont plus détaillées sur la photo du Pixel 9 et la vue à travers les gouttes d’eau est plus contrastée.
La comparaison montre globalement que le nouvel appareil grand-angle est légèrement supérieur en macro, par fort contre-jour ou au crépuscule. De manière générale, l’écart n’est toutefois pas aussi grand que la fiche technique pouvait le faire croire.
À titre de comparaison, l’iPhone 15 Pro prend d’ailleurs d’aussi bonnes photos avec son grand-angle, mais le rendu des couleurs est tout autre. Là où l’iPhone les exacerbe, le Pixel 9 reste plus naturel, ce qui me plaît davantage.
La différence est de taille en macro, ce qui a sans doute poussé Apple à améliorer l’iPhone 16 sur ce point. Mais je n’avais pas encore le dernier iPhone sous la main pour comparer. Là aussi, l’iPhone accentue les couleurs et la luminosité. La grande différence se situe cependant au niveau de l’arrière-plan : certes flou sur le Pixel 9, l’iPhone en fait carrément une horrible bouillie de pixels.
Ma courte vidéo test présente différentes prises de vue avec une excellente qualité. Le Pixel 9 fournit une belle image tant en matière de couleurs que de contraste, mais les différences par rapport à son prédécesseur ne sont pas énormes.
Ce n’est qu’en zoomant sur le grand-angle, puis sur l’appareil photo principal, puis sur l’agrandissement numérique que je remarque une plus grande constance sur le Pixel 9. Il y a toujours un petit décalage lors du changement d’objectif, mais la qualité d’image, la colorimétrie et le contraste restent identiques. Les différences sont beaucoup plus marquées sur le Pixel 8. Le nouveau modèle permet donc des montages plus harmonieux de clips vidéo avec le grand-angle et l’appareil photo principal.
L’appareil photo principal de 50 mégapixels n’a pas plus changé sur le papier qu’en utilisation réelle. Et c’est une bonne nouvelle puisqu’il est excellent, mais pas vraiment mieux que son prédécesseur.
Le Pixel 9 (et donc le Pixel 8) rivalise sans problème avec l’iPhone 15 Pro. L’iPhone augmente souvent la luminosité, mais cela réduit le contraste. Finalement, c’est une question de goût, cela dépend si vous préférez le résultat naturel du Pixel 9 ou les clichés prêts pour Instagram de l’iPhone.
Tout le monde ne se réjouira pas de cette évolution. Le Pixel 9 s’est étoffé dans tous les sens : 2 mm plus haut, 1,2 mm plus large et 11 g plus lourd que le Pixel 8. L’épaisseur réduite de 0,2 mm ne se voit pas du tout. Le Pixel 9 est sensiblement et visiblement plus grand.
C’est d’une part lié à la batterie plus grosse et d’autre part à l’écran qui passe de 6,2 à 6,3 pouces de diagonale. Les bords autour de l’écran sont également plus fins, l’appareil paraît désormais plus élégant et de meilleure qualité. Les surfaces lisses et les arêtes saillantes y contribuent aussi. Google parvient à faire évoluer le look Pixel des dernières années : le nouveau modèle se distingue du précédent tout en conservant l’ADN de la gamme.
Si vous souhaitez un appareil aussi compact que possible, ce gabarit élargi ne vous conviendra pas. Mais pour moi, qui hésite toujours entre les petits et les grands modèles, le Pixel 9 a la taille idéale. Je n’ai plus du tout envie d’acheter le grand modèle Pro.
L’écran me plaît aussi beaucoup parce qu’il est très lisible et sa luminosité de 1800-2700 cd/m² surpasse nettement celle du Pixel 8 (1400-2000 cd/m²).
Dans le comparatif des tests de performance, le Google Pixel 9 se fait battre à plate couture par la concurrence. Ses scores sont plus élevés que ceux du Pixel 8, mais le nouveau processeur Tensor G4 n’a aucune chance face aux autres, comme l’actuel meilleur processeur Snapdragon utilisé dans les Android haut de gamme ou la puce A17 Pro d’Apple dans l’iPhone 15 Pro. Même le processeur Exynos de Samsung, si souvent critiqué, envoie le Tensor G4 au tapis.
Est-ce que je m’en suis vraiment rendu compte pendant le test ? Non, le Pixel 9 tourne bien, je n’ai pas remarqué une seule saccade ou un retard en basculant entre les éléments de menu ou les applications. Cela prouve bien que la compatibilité du matériel et du logiciel est au moins aussi importante que la puissance du processeur. Autrement dit, Google a parfaitement ajusté son processeur au système Android brut.
Point important pour les acheteurs potentiels : Google garantit des mises à jour de sécurité et Android jusqu’en août 2031. L’appareil est donc conçu pour durer.
Reste toutefois à savoir comment cela évoluera avec les applications IA... L’utilisation de l’intelligence artificielle nécessite une grande puissance de calcul. Google a déjà été forcé de réagir et a augmenté sa mémoire vive standard de 8 Go sur le Pixel 8 à 12 Go sur le 9. Google préfère aussi faire exécuter de nombreuses applications sur les serveurs du groupe, plutôt que sur l’appareil lui-même. À l’avenir, mieux vaut de toute façon miser sur des smartphones avec plus de puissance.
Dans mon quotidien, j’ai testé régulièrement une seule des fonctions d’intelligence artificielle, à savoir l’assistant Gemini. Direction cet article pour les autres nouveautés en matière d’IA :
Gemini remplace partiellement l’assistant Google sur le Pixel 9, celui-ci n’intervenant plus que par le biais des champs de recherche. Gemini se lance par un appui prolongé sur le bouton d’alimentation. Vous pouvez alors énoncer votre requête, taper au clavier ou prendre une photo pour une recherche. C’est parfois frustrant, mais souvent fascinant.
Gemini ne peut pas faire tout ce que fait l’assistant Google, comme lancer un chronomètre par exemple. Le réveil ou le minuteur, c’est bon, mais le chrono, mission impossible. Gemini n’a pas non plus (encore) accès aux applis comme WhatsApp.
Pour d’autres choses, on touche du doigt l’avenir : je demande à Gemini de m’écrire un message et je reçois trois formulations en quelques secondes. Seul mon nom est absent de la signature.
Je demande pourquoi à Gemini et il me répond qu’il ne connaît pas mon prénom, mais qu’il peut l’apprendre. Une fois que c’est fait, je lui dis : « Peux-tu me réécrire les messages en signant de mon prénom ? ». Gemini comprend immédiatement ce que je veux, sitôt dit, sitôt fait. En revanche, l’outil ne peut pour l’instant se souvenir de mon nom que pour une conversation et ne peut pas l’enregistrer pour toujours.
Google a amélioré le Pixel 8 là où le bât blessait, c’est-à-dire l’autonomie de la batterie et la constance du module photo. Le smartphone déjà très bon touche du doigt l’excellence. À mon avis, le Pixel 9 est l’un des meilleurs téléphones sur le marché pour un budget de 800 francs suisses/euros.
On note des progrès à plein de niveaux, comme le lecteur d’empreinte digitale nettement plus rapide ou l’autofocus de l’appareil photo selfies.
Ses plus grands concurrents sont finalement au sein de la même maison : pour environ 150 francs suisses/euros de plus, le Pixel 9 Pro offre un zoom optique, un meilleur appareil photo à selfies, encore plus de mémoire vive et des fonctionnalités IA supplémentaires. Et pour moins de 500 francs suisses/euros, vous aurez le Pixel 8a qui n’est pas si éloigné du Pixel 9 dans plein de domaines, comme l’appareil et l’autonomie.
Pro
Contre
Les gadgets sont ma passion - qu'ils soient utilisés pour le bureau à domicile, pour le ménage, pour le sport et le divertissement ou pour la maison intelligente. Ou bien sûr aussi pour le grand hobby en dehors de la famille, à savoir la pêche.