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San Diego Comic-Con : «Terminator : Dark Fate» interdit au moins de 18 ans
par Luca Fontana
Je suis sûr que « Terminator : Dark Fate » remportera l'adhésion des fans. Le sixième volet de la saga, où l'action est menée tambour battant, ignore non seulement toutes les suites depuis le deuxième film, mais redonne le rôle de Sarah Connor à Linda Hamilton qui déchire tout !
Tout d'abord, la bande-annonce ne contient aucun spoiler. Vous ne lirez donc ici que ce que l'on sait déjà.
Plus de deux décennies se sont écoulées depuis que Sarah Connor (Linda Hamilton) et son fils, John (Edward Furlong), ont empêché le jugement dernier, changé l'avenir et réécrit le destin de l'humanité. Pour la paix supposée, ils paient le prix fort.
Mais dans le nouveau présent, la jeune Dani Ramos (Natalia Reyes), une personne quelconque issue de la classe ouvrière mexicaine, doit échapper à un Terminator de classe Rev-9 (Diego Luna) venu du futur pour la tuer. Si elle meurt, l'humanité irait à sa perte. Elle en a conscience, car Grace (Mackenzie Davis), un super-soldat nanobot amélioré, est venue du futur pour l'aider.
Et lorsque la situation semble désespérée, une vieille connaissance d'un récit ouvert surgit de nulle part, Sarah Connor.
Je dois saluer l'intelligence des réalisateurs de « Terminator : Dark Fate ». Non, ils ne réinventent pas Terminator. En aucun cas. En réalité, ils répètent la même histoire du premier au sixième volet en omettant le quatrième. Ça ne devrait pas fonctionner, mais « Terminator : Dark Fate » fonctionne. Il est même le premier Terminator depuis le légendaire « Terminator 2 : le Jugement dernier » de 1991 à mériter une suite, ce qui est une belle surprise.
Ce qui joue en la faveur de « Terminator : Dark Fate », c'est qu'il commence à la fin de la deuxième partie de 1991, littéralement. De ce fait, il fait fi des suites ultérieures et s'affranchit ainsi des détails dommageables, y compris de la chronologie totalement foireuse. Comme je l'ai dit, c'est très intelligent de leur part.
Et quand je parle de réalisateurs intelligents, j'entends par là James Cameron, le créateur et réalisateur des deux premiers Terminator en 1984 et 1991. Il ne voulait revenir au troisième Terminator de sa carrière que s'il était autorisé à faire table rase des autres suites, qu'il n'a pas voulu exploiter, et non pas en tant que réalisateur, mais comme producteur et consultant. Et ça, c'est un atout pour le film, surtout par rapport à « Terminator Genisys ».
Avec les scénaristes David S. Goyer, Justin Rhodes et Billy Ray, James Cameron propose une histoire simple et percutante. En effet, il ne faut pas longtemps pour comprendre de quoi il s'agit, à quel point les enjeux sont élevés et à quoi tout cela se résume, soit quelque chose que les films de Cameron ont tous en commun. Le réalisateur Tim Miller, connu pour « Deadpool », le souligne avec une mise en scène carrée qui, malgré la simplicité de l'intrigue, donne à ses personnages la profondeur nécessaire pour qu'ils ne s'effacent pas au profil des scènes d'action musclées.
C'est quelque chose que j'apprécie vraiment dans « Terminator : Dark Fate ».
Les fans du premier volet de Terminator doivent comprendre que « Dark Fate », malgré sa classification Rated R – signifiant Restricted, les mineurs doivent être accompagnés d'un adulte pour le visionnage –, n'est pas un film d'horreur et de science-fiction, mais un film d'action solide, à l'instar du « Jugement dernier », très bien coté. « Dark Fate » augure donc un succès. L'action y est menée tambour battant.
Cependant, le film exagère un peu sur l'utilisation d'effets spéciaux numériques. À mon goût, un peu plus d'action à l'ancienne, un peu à la « Mission Impossible 6 », aurait mieux correspondu à l'aspect « grim and gritty » du film, pour reprendre les mots de James Cameron lors du Comic Con de San Diego l'été dernier.
En effet, lorsque les machines s'affrontent, on a souvent l'impression de revoir l'agent Smith se battre avec Neo dans « Matrix : Reloaded ».
Ce que je veux dire, c'est que des robots de 180 kg qui s'affrontent, je veux pouvoir ressentir le poids à chaque pas, coup et chute. Mais dans « Dark Fate », ça n'arrive pas. Au lieu de cela, les Terminators s'affrontent comme des ninjas poids plume, sautant d'un point à l'autre et reproduisant d'incroyables chorégraphies d'arts martiaux.
Lorsque les personnages ne sont pas animés par ordinateur, l'action rend mieux. Un peu comme Mackenzie Davis dans le rôle de Grace, par exemple, qui surprend par sa performance de super soldat, puissante, mais sincère, et laisse une impression durable. Peut-être le meilleur ajout aux côtés de Linda Hamilton. Je vous en dirai plus là-dessus plus bas dans le texte.
Le cameraman Ken Seng, qui a déjà travaillé avec le réalisateur Tim Miller sur « Deadpool », a capturé l'action d'une main ferme. L'époque des films d'action où la caméra vacillait, comme dans la série de films Bourne, est révolue. Je n’aimais vraiment pas ça. En 2014, « John Wick » contre-attaque en redonnant à l'action ses lettres de noblesse.
Linda Hamilton, l'atout majeur de « Terminator : Dark Fate », reprend le rôle de Sarah Connor, comme si 18 ans ne s'étaient pas écoulés depuis le « Jugement dernier ». Elle crève tellement l'écran qu'elle parvient même à éclipser la présence d'Arnold Schwarzenegger.
Linda Hamilton dans le rôle de Sarah Connor est l'atout que toutes les autres suites après le « Jugement dernier » n'avaient pas. J'en prends véritablement conscience en considérant individuellement les trois films dans lesquels James Cameron a été impliqué de façon isolée. « Terminator » est certes le nom de la franchise, mais «Sarah Connor» aurait tout aussi bien pu donner son nom à la trilogie. Et soudain, c'est la révélation :
« Terminator » est l'histoire de Sarah Connor. Et ça l'a toujours été, et ce, depuis le premier volet en 1984.
Je viens de le réaliser et comprends aussi pourquoi aucune suite depuis le « Jugement dernier » n'a fonctionné. Oui, les suites qui se sont succédé étaient donc vouées à l'échec. Et pour cause, sans Linda Hamilton dans le rôle de Sarah Connor, il manquait le noyau émotionnel du voyage qui avait commencé dans le premier « Terminator ». Les suites réalisées après n'en étaient pas vraiment, c'était plus des spin-off.
« Terminator 3 : le Soulèvement des machines » est un spectacle avec Schwarzenegger qui ne convainc personne. « Terminator Renaissance » met en scène un Connor du futur (Christian Bale) qui ne peut fonctionner uniquement que comme super-dieu glorifié. Et que dire de « Genisys », un film tiré par les cheveux qui se concentre plus sur la nostalgie que sur le fait d'être un bon film ?
De ce fait, celui qui a eu l'idée de faire appel à Linda Hamilton et de la persuader de revenir mérite le titre de sauveteur de la franchise Terminator. Je serais prêt à parier que c'est James Cameron lui-même.
Si je voulais être sévère, je blâmerais le film pour sa prévisibilité et l'utilisation d'effets spéciaux numériques un peu trop présents.
Mais je ne le serai pas. Au lieu de cela, je dirais que l'histoire est trop prenante, la mise en scène de l'action, trop forte, et l'effet Linda Hamilton, trop puissante. Elle réussit le tour de force de replacer au second plan le T-800 incarné par Arnold Schwarzenegger. On devrait en prendre de la graine.
Si ça continue aussi bien, alors « Terminator : Dark Fate » ne sera pas le dernier volet de la saga. Dans le prochain film, il devra cependant y avoir quelque chose de nouveau, pas juste un énième sauvetage du monde et un Terminator venu du futur pour tuer quelqu'un.
Vivre des aventures et faire du sport dans la nature et me pousser jusqu’à ce que les battements du cœur deviennent mon rythme – voilà ma zone de confort. Je profite aussi des moments de calme avec un bon livre sur des intrigues dangereuses et des assassins de roi. Parfois, je m’exalte de musiques de film durant plusieurs minutes. Cela est certainement dû à ma passion pour le cinéma. Ce que j’ai toujours voulu dire: «Je s’appelle Groot.»