
Guide
Petit conseil photo : tenez votre appareil photo correctement !
par David Lee
Lorsque votre appareil photo rend l'âme, il se retrouve au centre de réparation. Il y est démonté et, si possible, réparé. À l'occasion de notre semaine spéciale rétro-ingénierie, j'ai visité le centre de service de Sertronics.
Avec un petit tournevis, Marco, technicien, ouvre soigneusement l'appareil photo sur sa table. Calme, il retire peu à peu toutes les petites vis du Canon EOS-1D. Je ne suis là qu'en tant que spectatrice et j'ai déjà du mal à suivre, la partie arrière de l'appareil est déjà à nu. Et voilà qu'il retire les câbles flexibles en un rien de temps. Trois minutes plus tard, Marco me tend le boîtier ouvert de l'appareil photo.
Par le passé, les caméras étaient soudées et plus difficiles à ouvrir, m'explique Marco. Aujourd'hui, la grande majorité des appareils photo sont vissés. Il peut donc facilement ouvrir le boîtier avec un petit tournevis cruciforme spécial.
Marco travaille pour Sertronics et est responsable de la réparation des appareils photo. Il travaille depuis 2008 dans le grand atelier du centre de service de Birmenstorf. Il y officie en tant que technicien depuis vingt ans. Il n'a jamais cassé un appareil photo de ses longues années de service, « du moins pas lors d'une réparation », ajoute-t-il en riant.
La société Sertronics propose différents services. Ils se chargent notamment de la réparation de presque tout ce qui peut tomber en panne, mais offrent également des services à domicile, ateliers, ainsi que divers services techniques et remises à neuf. L'entreprise collabore également avec digitec pour les cas de garantie.
Dans le vaste atelier de Sertronics, je remarque notamment les nombreux téléviseurs alignés dans leurs cartons d'emballage. Damiano Randazzo, directeur des ventes et du marketing chez Sertronics, m'explique que la société répare plus d'appareils photo que de téléviseurs. « Les TV sont si grandes aujourd'hui, qu'on a l'impression qu'il y en a beaucoup plus. »
L'appareil photo que Marco a actuellement sur sa table appartient à un photographe animalier professionnel. Marco me raconte que le photographe français est tombé au milieu d'un étang avec son appareil photo et son objectif géant – qui coûte environ 10 000 francs. Rien de surprenant pour lui : il a déjà entendu des histoires bien plus surprenantes dans sa carrière. Après la baignade malheureuse, le photographe qui vit en Alsace a personnellement apporté tous ses appareils photo. Quatre autres appareils photo et objectifs se trouvent dans le sac à dos de l'appareil photo, qui semble appartenir à un parachutiste.
Le bon de commande de Marco dit « Vérifier et nettoyer ». Malgré cette baignade involontaire, l'appareil photo fonctionne toujours. Il semble cependant naturel que le photographe souhaite que l'on vérifie si l'appareil photo n'a pas subi d'autres dommages. À l'extérieur du boîtier, on peut voir l'impact de la chute : le coin inférieur est marqué de quelques rayures. Marco retire encore quelques vis, il faut enlever tout le boîtier : d'abord le couvercle entourant l'écran et la partie inférieure de l'appareil, puis la partie supérieure et le couvercle autour du viseur. Enfin, on peut retirer la partie avant protégeant le capteur. Marco n'a plus que les entrailles de l'appareil photo dans les mains.
Avec toute la partie électronique de l'appareil mise à nue, Marco m'explique brièvement ce qui sert à quoi.
La carte mère occupe une grande partie de l'arrière de l'appareil photo. C'est elle qui commande. Lorsque le bouton de déclenchement est enfoncé, le miroir de l'appareil photo se relève et les lamelles s'ouvrent. Le capteur, ici un C-Mos, convertit la lumière en image par des pistes conductrices. Les données sont converties en Jpeg ou Raw, selon les réglages de l'appareil, sur la carte mère.
En haut, au-dessus de la partie électronique, on peut également distinguer une partie du prisme. Le prisme réfléchissant est utilisé pour afficher l'image verticale dans le viseur de l'appareil. Cela permet d'afficher une image identique à celle du capteur dans le viseur. « Si vous regardiez à travers la lentille, tout serait à l'envers. »
Après des explications si rapides que ma tête a laissé échapper quelques nuages de fumée, Marco m'explique la suite de la procédure.
Maintenant que l'appareil photo est ouvert, Marco peut chercher d'éventuelles traces laissées par l'eau. C'est beaucoup plus facile que ce que j'imaginais avec toute l'électronique : Marco cherche des dépôts blancs à l'intérieur de l'appareil. Dans cette situation, de tels dépôts sont un signe que quelque chose pourrait être défectueux.
Le technicien tourne et retourne l'appareil pour l'observer sous tous les angles et s'aide d'une loupe. Quelques instants plus tard, Marco trouve les dépôts qu'il cherchait : ils ne touchent que les bords de l'appareil. Cela indique que la partie électronique de l'appareil n'est pas endommagée. Marco ne trouve pas d'autres traces laissées par l'eau.
« En cas de chute, la distance focale de bride est mesurée et contrôlée », m'explique Marco. La distance focale de bride désigne la distance entre la baïonnette et le capteur. Si la baïonnette est enfoncée ou retirée, c'est-à-dire si la distance focale de bride est décalée, l'image ne serait pas nette. Le technicien me montre comment relever cette mesure avec un laser qui détermine la distance au micromillimètre. Le photographe animalier a eu de la chance ici aussi ; tout est bon.
Marco m'explique que la réparation des appareils ne représente qu'une partie de son travail, il s'occupe aussi de la correspondance avec les clients. Ces derniers décrivent le problème qu'ils rencontrent avec leur appareil photo et Marco peut demander plus de détails si nécessaire. Il explique également la procédure à suivre concernant leur appareil aux clients.
« Lorsqu'un appareil a fait une chute, le client omet généralement de le spécifier dans la description du problème. Parfois, les clients ne sont pas tout à fait honnêtes », déclare Marco. Un décalage de la distance focale de bride est généralement un bon indice signifiant que l'appareil photo est tombé. Marco peut ensuite examiner l'appareil à la recherche d'autres dommages qui auraient pu être causés par une chute.
Si l'appareil photo n'est pas tenu correctement, les objectifs lourds peuvent provoquer un effet de levier. Cela peut également entraîner un décalage de la distance focale de bride « Une fois, un client niait fermement toute manipulation incorrecte. Mais il était sur place et j'ai pu constater qu'il tenait mal l'appareil photo et l'objectif. »
Enfin, Marco jette un coup d'œil au menu d'état de l'appareil. « Sur les appareils professionnels, la plupart des erreurs sont déjà affichées ici. On peut également lire les codes d'erreur sur PC. » Cela permet à Marco d'accélérer la réparation. Pour chaque appareil, il a un temps donné pour effectuer la réparation en fonction du problème constaté.
Le journal d'erreurs de l'appareil EOS est vide. L'appareil photo fonctionne parfaitement, Marco peut passer au nettoyage. Il utilise un tampon spécial pour nettoyer le capteur, puis nettoie l'intérieur de la caméra avec un peu d'alcool.
Le technicien peut désormais remonter l'appareil photo. Ce n'est certes pas aussi rapide que le démontage, mais la dextérité et la précision des gestes de Marco m'impressionnent. Avant de passer au bon suivant, Marco prend quelques photos en guise de dernier contrôle. Et il est temps pour moi de laisser le technicien à son travail.
Faire des expériences et découvrir de nouvelles choses font partie de mes passions. Tout ne fonctionne pas toujours comme prévu et il arrive quelquefois que quelque chose se casse. Sinon, je suis accro aux séries et je ne peux plus me passer de Netflix. En été, on me trouve le plus souvent dehors au soleil – au bord du lac ou à un festival de musique.