
En coulisse
Rétro-ingénierie : comment fonctionnent les projecteurs laser ?
par Luca Fontana
J'ai démonté un projecteur laser pour savoir comment fonctionne la nouvelle technologie RGB. Une question restait cependant en suspens : le lecteur MHenkel m'a donné une idée lumineuse pour trouver la solution. À la fin je ferai un tirage au sort pour vous faire gagner ce qui reste du projecteur laser RGB.
Situation actuelle : la technologie laser RGB est nouvelle en ce sens qu'elle n'utilise pas un seul module laser avec une lumière bleutée comme source lumineuse, comme c'est généralement le cas dans les projecteurs laser, mais trois modules, deux bleus et un rouge. Devant l'un des deux modules laser bleus, une lentille appelée « G-refiner » change la lumière bleue en lumière verte. On obtient ainsi les trois couleurs primaires : rouge, vert et bleu.
Il y a environ une semaine, j'ai démonté le premier projecteur ultra-courte distance de LG avec la technologie laser RGB : leHU85LS. Le but était de vous expliquer la technologie cachée à l'intérieur d'un projecteur laser RGB.
Le problème : pour obtenir des photos utilisables, nous avons dû mener à mal le HU85LS. Au point de ne plus jamais pouvoir le brancher ou l'allumer. J'ai donc pu voir où se trouvent les modules laser – mais je ne sais pas lequel éclaire en quelle couleur.
Suggestion du lecteur MHenkel :
@Luca: tu peux essayer d'éclairer l'intérieur avec une lampe de poche RGB, non ?
C'est tellement évident... J'ai honte de ne pas y avoir pensé. Merci pour ton commentaire MHenkel.
Petite précision concernant « mon » projecteur HU85LS : il s'agit d'un modèle de prévente. Cela signifie qu'il est assez avancé pour être utilisé en démonstration ou pour les évaluations avant le lancement sur le marché. Mais pas pour être vendu après. Le HU85LS aurait donc fini sur une étagère à prendre la poussière si LG ne me l'avait pas donné pour expliquer la technologie et prendre des photos de l'intérieur.
Revenons-en au démontage. Tout d'abord, il faut enlever système de refroidissement en aluminium rainuré. Il bloque la vue de l'une des trois lentilles. Mais les minuscules vis qui le maintiennent en place sont têtues – je n'arrive pas à les atteindre avec le tournevis.
Il est temps d'utiliser la force. La grille est détruite. J'ai besoin de plus de place pour passer le tournevis. Avec un peu d'imagination, le refroidisseur me rappelle maintenant le vaisseau de Kylo Ren Est-ce que je peux desserrer les vis maintenant ? Toujours pas... En attendant, les têtes des vis se sont transformées en une bouillie difforme. Kevin, un collègue, vient à ma rescousse. Avec sa mini fraise, il coupe ce qui lie le projecteur au refroidisseur. Merci Kevin.
Maintenant, je peux utiliser la [lampe de poche RGB](/fr/s1/produit/led-lenser-t-qc-970cm-140lm torch-5618907) pour simuler un module laser. En tournant la tête de la torche, je décide choisis la couleur de la lampe LED : rouge, vert ou bleu. Le cône lumineux n'est pas aussi focalisé qu'avec un laser, mais il devrait être suffisant pour savoir où chacune des couleurs est générée. Du moins, je l'espère.
Passons à la pratique.
Il devient clair que ma théorie déduite de l'article de rétro-ingénierie ne tient pas la route. Le module laser bleu est là où je soupçonnais la présence du module laser rouge. Le module rouge se trouve à l'endroit où, à mon avis, le laser bleu qui devient ensuite vert via la lentille G-Refiner aurait dû se trouver. On peut dire que je me suis bien mélangé les pinceaux.
La lumière suit donc le trajet suivant : la lentille située directement devant la lampe focalise la lumière de façon à ce qu'il y ait moins de perte de diffusion. Vient ensuite le miroir dichroïque oblique, qui ne laisse passer que les composantes spectrales bleues de la lumière. Ces miroirs peuvent refléter ou transmettre des composantes spectrales choisies – comme le rouge uniquement ou encore le vert. Selon les besoins. À ce propos, dans le projecteur, les deux miroirs sont dichroïques. Je laisse donc tomber le terme « dichroique » pour la fluidité de la lecture.
Ce n'est que du côté opposé du boîtier, derrière le miroir, que le bleu est converti en vert par la lentille G-Refiner et réfléchi vers le miroir. De là, le vert tourne à droite en direction de la lentille.
L'endroit où doit se trouver le module laser rouge paraît maintenant évident. En effet, si j'éclaire par le haut à gauche avec de la lumière bleue, le deuxième miroir du projecteur empêche le bleu de passer à travers la lentille. Au lieu de cela, il est réfléchi en direction de la lampe de poche.
Si, par contre, j'utilise du rouge à la même position, les composantes spectrales rouges traversent directement pour arriver à la lentille.
Pour être sûr, j'effectue une vérification croisée : si j'éclaire en bas à gauche avec de la lumière bleue, le même miroir de devant réfléchit le bleu, mais vers la droite et la lentille cette fois, car la lumière est désormais réfléchie sur le miroir de l'autre côté.
Si j'éclairais avec du rouge en bas à gauche au lieu du bleu, la lumière rayonnerait directement à travers le miroir, car ce dernier ne réfléchirait que le bleu pour qu'il n'y ait pas de rouge sur l'objectif. Par conséquent, le module laser rouge ne peut pas se trouver en bas à gauche.
On obtient donc le schéma suivant :
La position des modules laser RGB est donc clarifiée.
Encore une fois, merci MHenkel. Et bravo.
Voilà, maintenant, la cerise sur le gâteau. Je ne sais pas bien ce que vous pouvez faire de la dépouille du HU85LS. Il ne reste vraiment pas grand-chose. Mais il y a visiblement des lecteurs que ça intéresse.
D'où ma question : voulez-vous récupérer le projecteur en kit ? C'est possible, à la seule condition que vous veniez le chercher. Mais d'abord, il vous faudra gagner le tirage au sort.
Pour participer au tirage au sort, cliquez sur le bouton « Participer ».
Le concours est terminé.
Le tirage aura lieu dans une semaine. Si vous gagnez, je vous contacterai par e-mail et nous conviendrons d'un rendez-vous à la boutique digitec de Zurich afin de vous remettre le projecteur.
Vivre des aventures et faire du sport dans la nature et me pousser jusqu’à ce que les battements du cœur deviennent mon rythme – voilà ma zone de confort. Je profite aussi des moments de calme avec un bon livre sur des intrigues dangereuses et des assassins de roi. Parfois, je m’exalte de musiques de film durant plusieurs minutes. Cela est certainement dû à ma passion pour le cinéma. Ce que j’ai toujours voulu dire: «Je s’appelle Groot.»