
En coulisse
Tout n'est que du vent : ce que signifie vraiment AMOLED
par Luca Fontana
Les TV OLED vous fournissent la meilleure image possible et imaginable. Mais les opposants à l'OLED sont formels: l'achat d'une TV OLED entraîne inévitablement un burn-in et c'est déplorable. Regardons de plus près ce phénomène.
Les burn-in. Ils sont réels, ils existent. Cela ne sert à rien de tourner autour du pot, chers fabricants d'OLED. Sachez, chers OLED-sceptiques, que la formation de burn-in a besoin de conditions favorables, et celles-ci ne sont généralement pas remplies si l'utilisateur est Monsieur Tout le Monde.
Dans cet article, j'aimerais quelque peu démystifier ce fameux phénomène de burn-in et vous exposer quelques faits réels à ce sujet. Qu'est-ce au juste, un burn-in? Comment se forme-t-il? Et comment faire pour éviter un burn-in sur votre TV ou téléphone portable OLED?
Explications.
On parle de burn-in lorsque, sur l'écran, vous voyez des traces fantomatiques de quelque chose qui passait à l'instant alors que vous avez déjà changé de chaîne. Si par exemple, lorsque vous regardez la dernière saison de Luke Cage et que vous voyez encore les contours vagues et sombres du logo de la chaîne TV zappée, et que ces derniers ne disparaissent pas, vous avez un burn-in. Et ça, évidemment, ce n'est pas de chance.
Mais si les contours disparaissent après quelques secondes ou minutes, il s'agit d'une rémanence de l'image. La rémanence de l'image ou image retention, contrairement au burn-in ou brûlure d'écran, n'est qu'un effet passager et se produit bien plus souvent qu'un burn-in. Le burn-in, par contre, est un mal absolument définitif. Pour l'éviter, le mieux est de ne jamais le laisser apparaître.
En fait, le terme «burn-in» ne correspond pas tout à fait. La chaleur dans le sens de «brûler» comme l'insinue le terme anglais, n'a rien à voir avec les spectres fantomatiques de logos ou de newstickers du passé.
Le terme nous vient de l'époque des écrans CRT, où le phosphore émettant de la lumière et générant l'image perd sa luminosité au fil du temps. Les OLED, quant à elles, possèdent des diodes électroluminescentes organiques. Leur avantage est qu'elles brillent sans rétroéclairage. En revanche, leur durée de vie est limitée à environ 20 000 heures selon l'état actuel des connaissances. À raison de cinq heures de TV par jour, vous profiterez au moins dix ans de votre TV OLED.
Mais plus la luminosité des OLED est élevée et plus longtemps elles sont allumées, plus elles perdent rapidement leur intensité lumineuse. Un burn-in n'est donc rien d'autre que des pixels OLED qui ne peuvent plus briller avec autant de clarté que les pixels environnants. Un vieillissement déséquilibré en quelque sorte. Ou, comme le dirait le Dr Eldon Tyrell dans «Blade Runner»:
«La lumière qui brille avec une clarté deux fois plus élevée ne brille que la moitié du temps.»
Imaginez que chaque pixel soit une bougie. Les bougies qui sont toujours allumées se consument plus vite que les bougies éteintes. Une fois consumée, il n'y a pas de retour en arrière, la bougie est fichue et c'est cela le burn-in.
Une comparaison lumineuse, n'est-ce pas?
Ainsi, un burn-in se forme lorsque certains pixels OLED sont très fortement sollicités en comparaison avec d'autres. «Très fortement» signifie ici qu'un élément d'image statique, comme le logo d'une chaîne ou la barre de santé pendant le jeu, reste affiché pendant plusieurs jours ou heures d'affilée. Toutes les autres conditions ne suffisent généralement pas pour causer un burn-in.
L'«astuce», c'est d'user les pixels OLED de manière homogène. C'est possible, il suffit de regarder la télé normalement. Eh oui, c'est aussi simple que ça. Mais c'est presque trop simple, me direz-vous?
En réalité, cela se passe ainsi: en cas d'utilisation normale, le passage d'une image TV à une autre se fait de manière si constante qu'en moyenne, les huit millions de pixels de votre TV UHD sont sollicités de façon homogène. Le burn-in n'apparaît donc que dans certains cas extrêmes que vous pouvez facilement éviter si vous savez ce qu'il faut respecter.
Mettre son jeu en pause pour laisser l'image figée pendant plusieurs heures le temps de faire vos courses, à partir de maintenant, c'est «NIET». Veillez à regarder différents contenus pour avoir le moins d'éléments d'image statiques possibles: du sport, des films, des séries, des jeux... variez toujours un peu. Mais c'est sûrement ce que vous faites déjà si vous n'avez pas acheté votre télé seulement pour des jeux vidéo ou pour regarder les informations.
Si vous détectez pour la première fois des spectres fantomatiques sur votre écran OLED, c'est que vous n'avez sans doute affaire qu'à une rémanence de l'image. Ce n'est pas très méchant et cela disparaît après un certain temps. Dans les prochaines heures, essayez d'éviter les éléments statiques qui ont causé la rémanence de l'image. Si les résidus d'image apparaissent de plus en plus souvent, cela devient critique et vous devrez agir rapidement.
Explications: vous n'avez besoin de réduire la luminosité que là où vous avez constaté une rémanence de l'image ou un burn-in. Screen Shift et Pixel Shift sont des technologies qui font constamment bouger l'image en va et vient pour que tous les pixels soient utilisés de façon homogène. La plupart des OLED sont préréglées en usine de sorte que l'économiseur d'écran s'active dès que la télévision détecte une image statique inchangée pendant une période prolongée. Veillez malgré tout à ce que l'économiseur d'écran soit activé.
Habituellement, les TV OLED disposent également d'un programme de renouvellement manuel des pixels. Vous le trouverez dans les réglages d'image sous «Panel Refresh» (Sony) ou «Pixel Refresher» (LG). Depuis l'année dernière, le Pixel Refresher de LG intervient même toutes les quatre heures d'utilisation, dès que vous passez en mode veille. Par conséquent, débranchez le moins possible votre OLED LG.
Les écrans OLED existent également sur les smartphones. Samsung, le plus grand fabricant dans ce domaine, appelle ses écrans AMOLED. Les smartphones à écran OLED de LG sont appelés POLED. AMOLED et POLED ont un point commun: ils peuvent être aussi souvent concernés par le burn-in que leurs homologues TV. Ce sont surtout les barres de navigation ou les panneaux de notification qui sont des causes typiques de burn-in.
Voici mes conseils pour vous éviter un burn-in sur le smartphone. Comme pour la télé, il s'agit de réduire le nombre d'éléments d'image statiques:
Le risque de burn-in est plus élevé sur les écrans très lumineux. La luminosité adaptative aide à ne pas laisser l'écran activé à fond la caisse sur une durée inutilement longue. Moins la barre de navigation est activée, moins vous avez d'éléments d'image statiques. Heureusement, vous pouvez masquer la barre de navigation sur la plupart des smartphones («Immersive Mode»). Les images de fond d'écran sombres et les touches de clavier avec des couleurs sombres aident à réduire la luminosité de l'écran. Essayez le «SwiftKey» pour iOS ou Android.
OK, ce n'est pas drôle d'avoir un burn-in. Il vous massacre l'image et vous ne pouvez rien faire pour l'enlever. Apparemment, cela conforte la position des OLED-sceptiques qui en profitent pour influencer les acheteurs indécis. Le fait est que si vous redoutez un burn-out en pensant au burn-in, alors une TV ou un smartphone OLED n'est pas fait pour vous.
Renoncer à l'OLED pour cette raison, c’est ne pas pouvoir profiter de la meilleure technologie d'image actuellement disponible. Mis à part cela, pour éviter le burn-in, regardez la télé normalement et assurez-vous de ne pas faire «brûler» les diodes électroluminescentes pendant des heures par des éléments d'image statiques.
Bref: un burn-in est possible, mais peu probable.
Vivre des aventures et faire du sport dans la nature et me pousser jusqu’à ce que les battements du cœur deviennent mon rythme – voilà ma zone de confort. Je profite aussi des moments de calme avec un bon livre sur des intrigues dangereuses et des assassins de roi. Parfois, je m’exalte de musiques de film durant plusieurs minutes. Cela est certainement dû à ma passion pour le cinéma. Ce que j’ai toujours voulu dire: «Je s’appelle Groot.»