Nous avons testé la Huawei Watch GT2 Pro juste avant sa sortie : problèmes linguistiques, mais batterie très performante
30/9/2020
Co-auteur: Stephanie Tresch
La Huawei Watch GT2 Pro sort aujourd'hui. Nous l'avons testée brièvement pendant le week-end et constaté qu'elle est polyvalente et qu'elle utilise bien sa batterie. Par contre, les résultats du test de stress nous ont laissés perplexes...
Pendant que vous lisez ces quelques lignes, la Huawei Watch GT2 est en train d'être présentée au public européen. Il y a cinq jours, la journaliste vidéo Stephanie Tresch a mis une version préliminaire de la montre à son poignet et l'a testée rapidement. Faute de données à long terme, notre analyse n'est pas complète.
Par contre, nous avons eu suffisamment de temps pour évaluer dans les grandes lignes les fonctionnalités principales, constater quelques bugs et nous amuser du logiciel, qui n'a pas encore été tout à fait localisé pour le marché international.
Un gros bloc sur un poignet fin
Stephanie trouve le changement de montre difficile. Elle est passée d'une montre pour femmes élégante à un accessoire bien plus volumineux. En effet, avec ses 52 g, la smartwatch pèse plus de deux fois les 23 g du bijou qu'elle porte d'ordinaire. À cela s'ajoute le cadran de 46 mm de diamètre qui fait encore plus ressortir la masse attachée à son poignet.
Et sur un poignet fin comme le sien, les détails font toute la différence. La Watch GT2 Pro est dotée d'une sorte de boucle qui sert à accrocher la longueur superflue au reste du bracelet. D'ailleurs, personne ne connaît le nom de ce système. Si vous savez comment il s'appelle, n'hésitez pas à nous en faire part dans les commentaires. À l'intérieur de cette boucle se trouve une dent que l'on pique dans les trous du bracelet. Ce système est rare sur les montres ordinaires, mais très répandu sur les montres de sport.
Malgré son volume, la Huawei Watch GT2 Pro a un design sobre. Elle est élégante, noire et dotée d'un cadran standard inspiré de ceux des montres traditionnelles.
256 kilomètres, pas plus
Imaginons que vous êtes marathonien ultradistance et que vous courez d'une traite l'équivalent de 2,56 fois les 100 kilomètres de Bienne. Vous ne pourrez pas courir un kilomètre de plus, sinon les données récoltées par la Huawei Watch ne s'afficheront plus dans l'appli Huawei Health. Une fois cette limite dépassée, la smartwatch se met à faire quelque chose d'étrange.
Le micro, qui baragouine quelques mots à travers un haut-parleur d'étonnamment bonne qualité dans un anglais à consonance chinoise, oublie les kilomètres comptés. « You have driven Two. Hundred. And. Fifty. Kilometer. In. Three. Hour. Seven. Minute. And. Six Second. Recent. Five kilometer... » devient « You have driven. Kilometer. Recent. Five kilometer... », suivi d'un compte-rendu détaillé de votre performance, de votre pouls, etc. Le logiciel est chinois, aucun doute là-dessus, puisque les quantités n'ont pas de forme plurielle en mandarin. Il ne fait donc pas la différence entre les mots anglais « minute » et « minutes », « kilometer » et « kilometers ». La forme singulière est interprétée par la voix et celui qui l'entend comme un pluriel dès qu'un chiffre précède le mot. Ça donne donc « One Kilometer », « Two Kilometer », etc.
Ce problème peut facilement être résolu, et le sera certainement dans la version de sortie qui est arrivée sur le marché suisse le 2 octobre dernier.
Le fabricant peut ignorer le bug des 256 kilomètres, puisque cette distance est à la limite du stockage interne de données traitables. L'affichage monte à au moins 462,08 kilomètres, mais à ce niveau, l'appli Huawei Health plante. À partir de 265 kilomètres, la montre compte de nouveau de cinq en cinq, mais sa voix de robot dit : « Forty. Four. Kilometer ».
Ce qui nous a impressionnés, c'est la batterie. Elle est très performante. Vraiment très performante. Après 5 heures, 18 minutes et 43 secondes de suivi ininterrompu des coordonnées GPS, du pouls, de l'altitude, de la consommation de calories et de la vitesse, la batterie est encore à 76 % (j'ai commencé avec la batterie chargée). 24 heures après les mesures, sans en ajouter, mais en bidouillant dans tous les paramètres, la batterie est encore à 65 %. Et il s'agit d'une batterie de 455 mAh. Impressionnant !
D'après Huawei, la montre dure jusqu'à 30 heures en mode GPS. C'est faux, sauf si elle désactive progressivement certaines fonctionnalités. En effet, si on maintient l'utilisation décrite ci-dessus, la batterie se vide complètement après 15 heures, 10 minutes et 37 secondes de traçage GPS.
Le paramètre qui vous épargne pas mal de frustrations
La manière dont la montre économise sa batterie n'est pas toujours amusante et agréable, même lorsqu'elle m'accompagne à un séjour de trois jours au Nürburgring à une course de 24 heures. En effet, la mise en veille du cadran est automatiquement réglée au mode « auto ». Ce paramètre est bizarre, car il éteint le cadran au bout de quelques secondes à peine. Si je lève le bras, que je jette un œil sur le cadran et que je prends quelques secondes de réflexion, le cadran est déjà éteint.
C'est agaçant, non seulement quand je dois réfléchir quelques secondes à mon prochain rendez-vous, mais aussi quand je veux lire un message sur WhatsApp. La montre considère automatiquement que je ne lui accorde pas suffisamment d'attention. Et l'écran AMOLED devient noir.
La solution est simple :
- balayez vers le bas ;
- « Paramètres » ;
- « Écran » ;
- « Paramètres avancés » ;
- « Veille » ;
- 20 secondes, ou une durée qui vous convient.
Bien sûr, ce réglage se répercute sur l'autonomie de la batterie. Choisissez selon vos préférences, une plus grande autonomie de batterie ou une montre plus agréable à manier.
Sommeil et questions très personnelles
Même si j'ai eu de la peine à m'endormir avec la Huawei Watch GT2 Pro au poignet, j'ai eu un sommeil correct. Le lendemain, j'ai eu droit à une analyse de ma nuit. Elle peut vous donner quelques indices pour comprendre pourquoi vous n'arrivez pas à vous lever le matin.
Cela dit, le test de stress a révélé quelque chose d'étrange. En effet, la montre vous pose une bonne dizaine de questions qui appartiennent plutôt au domaine de la psychologie qu'à celui des montres connectées. « Je n'ai rien dont je puisse me réjouir. Vrai ou faux ? » Si vous étiez tout à fait détendu, vous commencerez à stresser après avoir lu ça. Et bien sûr, les réponses révèlent que vous êtes plutôt tendu.
La station sur laquelle on recharge la GT2 Pro est stressante, elle aussi. Elle est étrangement bancale malgré l'aimant, légèrement trop faible, qui y a été placé. Faites attention si vous rechargez votre montre tous les 2-3 jours. Vérifiez que le chargement a bien démarré.
Voilà, ces quelques éléments devraient suffire pour un premier compte rendu. Si vous voulez des données à long terme ou si vous avez des questions précises à nous poser, faites-nous-en part dans les commentaires.
Journaliste. Auteur. Hackers. Je suis un conteur d'histoires à la recherche de limites, de secrets et de tabous. Je documente le monde noir sur blanc. Non pas parce que je peux, mais parce que je ne peux pas m'en empêcher.
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