

Le Ryzen 5 5600G testé : à quoi sert la puce AMD avec carte graphique intégrée ?

Grâce aux chipsets APU Ryzen 5000, AMD fournit aux constructeurs-bidouilleurs de PC des processeurs avec graphiques intégrés pour la première fois depuis 2019. J’ai choisi un Ryzen 5 5600G et je l’ai intégré à un système, avant de travailler avec pendant quinze jours.
Les systèmes Mini-ITX possèdent un fort pouvoir d’attraction sur moi depuis la pandémie de Covid-19. Ils conviennent parfaitement au travail à domicile grâce à leur petite taille associée à des performances supérieures à celles de la majorité des ordinateurs portables. Avec les APU Ryzen 5000, AMD propose désormais la puce parfaite pour un si petit système. Les Accelerated Processing Units (NDT : unités de traitement accélérées) intègrent une carte graphique en plus des cœurs de calcul basés sur la microarchitecture Zen 3. Elle se base sur le RX Vega et permet de jouer à des jeux peu exigeants au niveau des performances graphiques. Pour l’instant, les APU Ryzen 5000 comprennent les Ryzen 7 5700G et Ryzen 5 5600G. Les puces ont pour nom de code Cezanne.
J’ai choisi un Ryzen 5 5600G et je l’ai intégré à un système mini-ITX. Je travaille avec depuis maintenant quelques semaines. Je la teste donc comme si c’était un système construit pour travailler et jouer à côté, le tout à un prix raisonnable.
La puce en détail
Avant de tirer un bilan sur mes deux semaines de test, voici quelques petits détails concernant le Ryzen 5 5600G. Il possède six cœurs et douze threads. Une horloge de base de 3,7 GHz avec une fréquence turbo maximale de 4,4 GHz est disponible. La mémoire cache L3 atteint 16 mégaoctets. En outre, l’unité graphique intégrée compte sept cœurs de calcul Radeon RX (CU) qui tournent à 1,9 GHz. Le TDP (NDT : enveloppe thermique), paramétrable, se situe entre 45 et 65 watts.
Comme tous les processeurs Zen 3, le 5600G est compatible jusqu’à DDR4-3200. Ces caractéristiques élevées lui permettent notamment de favoriser les performances de jeu. Avec Cezanne, AMD s’appuie également sur une technologie ancienne en plus des nouveaux cœurs de calcul Zen 3. Les échanges de données (entrées-sorties), la carte graphique intégrée RX Vega et la conception du système sur puce en général reprennent ceux du modèle précédent, nommé Renoir. C’est la raison pour laquelle le 5600G ne peut prendre en charge que du PCIe 3.0 au lieu du PCIe 4.0. L’architecture graphique se révèle également plus ancienne avec Vega. Les cartes graphiques dédiées plus récentes d’AMD se basent sur RDNA2.

Par rapport au CPU de bureau Ryzen 5 5600X, le 5600G intègre une carte graphique, mais la fréquence turbo est inférieure de 200 MHz et le cache L3, deux fois plus petit. L’horloge de base s’avère toujours supérieure de 200 MHz L’APU doit pouvoir s’adapter à toutes les cartes mères de la série 500 et, selon le fabricant, à celles de la série 400.
Le travail quotidien
Durant mon travail quotidien, j’utilise des navigateurs, la suite bureautique Microsoft Office, Adobe Photoshop et Premiere Pro ainsi que d’autres applications. Comme on peut s’y attendre de la part d’un processeur moderne, le 5600G gère ces tâches sans aucune difficulté. Pour le travail de bureau et la navigation, je ne remarque aucune différence notable entre mon PC privé équipé d’un processeur Ryzen 9-5950X et d’une carte graphique Radeon RX-6800-XT et mon système test. Ce dernier se compose des éléments suivants :
Comme toujours dans mes tests, je laisse tout par défaut dans le BIOS. La seule option que j’active est XMP afin de bénéficier de vitesse d’horloge et de timings de mémoire optimaux.
Cependant, on peut ressentir la baisse de puissance durant l’édition d’images et de vidéos : L'ouverture d'images et l'exportation de vidéos prennent plus de temps. Néanmoins, mon système test ne semble jamais surchargé. Il faut juste parfois un peu plus de patience.
Pour une meilleure comparaison, j’exporte le matériel de test dans Adobe Premiere Pro. J’avais déjà utilisé la même méthode dans ma critique du nouvel iMac. Il s’agit d’exporter une vidéo d’un peu moins de quatre minutes en résolution 1080p et H.264. Le 5600G met 2 minutes et 49 secondes pour accomplir cette tâche. L’iMac accomplit ce « devoir » 19 secondes plus vite. Mon ordinateur personnel s’avère au passage plus rapide d’une minute que le 5600G.
Comment l’APU se comporte-t-il dans les tests de performance ?
Pour vous donner une meilleure idée des performances des cœurs de calcul du 5600G, je lui ai fait passer des tests de performance sur CPU Cinebench R20, CPU-Z et PCMark 10. Cinebench et CPU-Z mesurent les performances du processeur central avec un seul ou plusieurs cœur(s) et calculent un score à partir de ces données. Plus il est élevé, mieux c’est. PCMark 10 teste des scénarios du monde réel tels que le lancement d’applications, la navigation sur le Web, l’édition de vidéos et de photos, etc. À partir de ces éléments, le programme attribue plusieurs scores. J’énumère ci-dessous les notes « Essentials » pour les programmes de démarrage et autres, et « Productivity » pour le montage vidéo et photo, etc. Une fois encore, plus le score est élevé, mieux c’est. L’APU peut rivaliser avec la concurrence de notre modèle maison, le Ryzen 5 5600X et l’Intel i5-11600K.
Processeur | Cinebench R20 | CPU-Z | PCMark 10 |
---|---|---|---|
Ryzen 5 5600G | Cœur simple : 561
Multicœurs : 4162 | Cœur simple : 617
Multicœurs : 4703 | Essentials : 8870
Productivity : 6811 |
Ryzen 5 5600X | Cœur simple : 595
Multicœurs : 4306 | Cœur simple : 635
Multicœurs : 4894 | Essentials : 10186
Productivity : 10189 |
Core i5-11600K | Cœur simple : 600
Multicœurs : 4332 | Cœur simple : 660
Multicœurs : 4789 | Essentials : 10264
Productivity : 9483 |
Je dois noter ici que j’ai testé le 5600X ainsi que le 11600K sur le banc d’essai ouvert avec un refroidisseur de processeur plus grand. Ainsi, le 5600G dans le boîtier n’est pas refroidi aussi efficacement dans les tests que les deux processeurs. D’ailleurs, j’ai de toute façon utilisé d’autres composants comme la carte mère, la RAM et le GPU dans les tests des 5600X et 11600K. La comparaison doit donc être prise avec des pincettes. En particulier celle sur PCMark 10, les autres composants jouent un rôle plus important. De plus, ce test de performance dure environ une demi-heure. Le processeur se retrouve toujours sous pression. Le refroidissement plus efficace sur le banc d’essai des 5600X et 11600K se révèle essentiel. Par souci d'exhaustivité, j'ai néanmoins énuméré leurs résultats.
Néanmoins, le 5600G ne s’avoue vaincu que dans les tests à un seul cœur. Le 5600X s’avère 6 % plus rapide sur le Cinebench R20 et le 11600K, environ 7 %. Le test de performance CPU-Z est similaire. Toutefois, ces résultats peuvent s’expliquer par la mauvaise qualité du refroidissement.
Durant mon travail, je ne remarque pas vraiment ces différences. PCMark teste par exemple la vitesse de lancement des applications. Que j’attende 0,946 seconde sur le 5600G ou 0,845 seconde sur le 5600X pour que le navigateur démarre n’affecte aucunement mon travail.
Il en va bien différemment pour les tâches qui nécessitent des calculs intensifs, comme l’exportation d’une vidéo. Mais même là, il m’importe peu de devoir attendre deux ou trois minutes avant que la vidéo ne soit exportée. Si vous travaillez beaucoup sur des montages vidéo, c’est en revanche pertinent. Mais dans ce cas-là, vous devriez envisager d’investir dans un système doté d’un processeur et d’une carte graphique plus puissants. Le 5600G de mon système convient parfaitement pour effectuer des tâches classiques.
C’est ce que montre également le test de performance Geekbench 5. Comme avec PCMark 10, il se base sur des scénarios réels, mais ne nécessite que deux à trois minutes. Par conséquent, les systèmes dont le refroidissement s’avère insuffisant peuvent également obtenir une note élevée sur Geekbench, par exemple les smartphones. Je n’ai pas l’habitude d’utiliser ce test de performance pour évaluer les processeurs, raison pour laquelle il me manque les données des 5600X et 11600X. C’est pourquoi je le mets à nouveau en concurrence avec le nouveau iMac à refroidissement actif.
Système | Cœur simple sur Geekbench 5 | Multicœurs sur Geekbench 5 |
---|---|---|
Ryzen 5600G sur DIY Mini-ITX-PC | 1501 | 7658 |
M1 sur iMac | 1490 | 7761 |
Le 5600G l’emporte dans la catégorie « cœur simple », le M1 dans celle « multicœurs ». Cependant, les résultats sont très proches. La différence se révèle tellement minime que je ne remarque pas de différence dans l’utilisation quotidienne.
Comportement sous « pression »
Pour voir comment le CPU se comporte dans le système de test en cas de forte sollicitation prolongée, je lance Cinebench R23. Comme Cinebench R20, le test de performance analyse les performances du processeur lors du rendu de contenu Cinema 4D. Cependant, le test dure cette fois 10 minutes au lieu d’un peu moins d’une minute. Le processeur se retrouve donc sollicité plus longtemps.
Il s’avère que le 5600G fonctionne relativement bien, même en cas de forte sollicitation. Au ralenti, la température de l’APU atteint environ 40 degrés Celsius. Dès que je lance le test de performance, la température monte en flèche en quelques secondes. Après 20 secondes, l’APU atteint déjà 72 degrés et même 77 degrés après une minute. Durant la suite du test, la température de l’APU n’augmente plus que de deux degrés. J’ai mesuré un maximum de 79 degrés pendant les 10 minutes de test. L’APU n’atteint pas la limite de température de 95°degrés Celsius, c’est pourquoi il tourne constamment à 4,2 GHz.

Jouer avec le 5600G
Le 5600G correspond donc parfaitement au travail de bureau quotidien. Mais qu’en est-il des jeux vidéo ? Je veux savoir comment l’APU avec carte graphique intégrée se comporte dans trois de mes jeux de référence. Je teste en résolution 720p et 1080p avec les présélections les plus basses dans chaque cas.
Je commence en 720p. Comment ai-je pu jouer sur PC comme ça, voilà une question qui me taraude depuis longtemps : la faible résolution et le peu de détails de « Far Cry 5 » m’ont presque fait mal. Après tout, « Far Cry 5 », auquel je joue avec DirectX 11, atteint une moyenne de 63 images par seconde (IPS). En résolution 1080p, elle n’atteint que 35 IPS, ce qui entraîne parfois des problèmes lors de mouvements rapides.

En outre, je mesure la durée d’image dans le 99e percentile. Les valeurs de mesure des percentiles sont des temps de trame (NDT : image) habituellement mesurés en millisecondes. En d’autres termes, les intervalles temporels d’une image à l’autre. Les valeurs percentiles ont pour but d'ignorer les valeurs non pertinentes isolées. Un percentile d’une valeur de 99 signifie que 99 % de tous les relevés sont plus rapides que le relevé indiqué. Dans le cas de « Far Cry 5 », 99 % des FPS mesurés ont une fréquence d’images plus élevée que 49 en résolution 720p. En revanche, 1 % exactement fonctionne à moins de 49 IPS. En résolution 1080p, elle s’élève à 31 IPS.
Contrairement à « Far Cry 5 » avec DirectX 11, je joue à « Strange Brigade » avec Vulkan. J’obtiens 65 IPS en résolution 720p et 36 IPS en 1080p. Ici, le 99e percentile atteint respectivement 50 et 36 IPS.
Enfin, je vais tester « Shadow of the Tomb Raider ». J’ai la tête qui tourne après tous ces graphismes pixelisés. Dans les jeux rétro, j’aime le charme des pixels ; dans ceux plus récents, je les trouve tout simplement moches. Le jeu, qui fonctionne sous DirectX 12, est un peu moins exigeant et j’obtiens presque 58 IPS en résolution 720p. En 1080, toujours 31 IPS. Donc à peine jouable, même si je préfère personnellement avoir au moins 60 IPS. Ici, le 99e percentile atteint respectivement 46 et 28 IPS.
Les graphiques intégrés Vega conviennent tout juste aux jeux modernes à des résolutions et des niveaux de détail faibles.
Bilan : idéal pour les Mini-ITX sans espace pour une carte graphique dédiée.
Après deux semaines avec le système Mini-ITX et le Ryzen 5600G, je dois bien dire que dans mon travail quotidien, rien ne me manque par rapport à mon PC haut de gamme. Bien au contraire, je trouve le petit système extrêmement agréable. C’est un produit élégant et comme le processeur a moins de puissance, les besoins en refroidissement baissent et le ventilateur tourne donc moins fort. De plus, tout se déroule toujours sans problème, seule l’exportation des vidéos demande un peu de patience.
On peut également jouer à des jeux vidéo, mais seulement à une échelle très limitée. Si vous n’êtes qu’un joueur occasionnel, que vous supportez une résolution de 1080p, peu de détails et à peine 30 IPS, la carte graphique intégrée n’est pas indispensable. Ces performances ne me conviennent pas sur la durée. Vous pourrez cependant toujours installer une carte graphique dédiée plus tard, s’il y a suffisamment d’espace dans le boîtier.
Dans l’ensemble, je recommande l’APU Ryzen 5 5600G à tous ceux qui veulent un système puissant et compact pour travailler et jouer occasionnellement à des jeux peu exigeants au niveau des performances graphiques. Un peu moins de 280 CHF pour un processeur performant, je pense pouvoir affirmer que vous en aurez pour votre argent.


La technologie et la société me fascinent. Combiner les deux et les regarder sous différents angles est ma passion.