Test de produit
Microsoft Surface Pro 7 à l'essai : enfin l'USB-C et les processeurs Ice-Lake-U
par Martin Jud
Dell Latitude 7200 : j'ai testé le clone du Surface
2/3/2020
Traduction: Stéphanie Casada
Amélioré ou juste copié sans scrupules ? Pour son Latitude 7200, Dell a repris le design du Surface Pro de Microsoft. Dell a-t-il fait quelque chose différemment ?
Avec un convertible basé sur Windows 10, vous faites d'une pierre trois coups : vous avez une tablette, qui, si besoin est, se transforme en notebook. Contrairement aux systèmes basés sur Android ou iOS, grâce à la grande compatibilité de son logiciel, il peut également être utilisé pour des applications de bureau normales.
Avec son Latitude 7200, Dell propose un clone du Surface Pro qui coûte moins.
Si on regarde dans le détail, Dell a fait pas mal de choses différemment de Microsoft. Ça ne se limite pas aux caractéristiques externes telles que les charnières du socle ou l'écran avec une résolution moindre. Par exemple, pour son ordinateur, Dell a opté pour des processeurs Intel de huitième génération, tandis que Microsoft utilise déjà la dixième génération avec WiFi 6 et Iris Plus Graphics. Mais ça ne signifie pas forcément que ses performances en sont meilleures : en effet, contrairement à Microsoft, Dell a choisi un refroidissement actif pour l'i5, ce qui permettra probablement à la machine de fonctionner plus longtemps. Dans le test ci-dessus (en allemand), afin d'éviter la surchauffe, la fréquence d'horloge du Surface Pro 7 était limitée à 44 % de la puissance après seulement quelques minutes.
Au fait : chez Dell, le clavier détachable est déjà inclus dans le prix du portable, ce qui n'est pas le cas chez Microsoft.
Données techniques :
- Intel Core i5 8265U (à refroidissement actif)
- Processeur graphique intégré : Intel Graphique UHD 620
- 8 Go de RAM (SanMax, LPDDR3-2133, 2 x 4 Go soudés)
- SSD de 256 Go (Toshiba KBG30ZMS256G, M.2 2230 PCIe 3.0 x2)
- Écran IPS multitouch de 12,3” avec 1920 x 1280 pixels (format d'image 3:2, brillant, prend en charge la saisie par stylet)
- 2 x Thunderbolt 3, USB 3.1 type A, emplacement microSD, verrou Kensington, WiFi 5 et Bluetooth 5.0
- Prise jack 3,5 mm, haut-parleurs stéréo, microphone à double rangée
- Capteur de lumière ambiante, caméra Windows Hello (authentification par reconnaissance des visages)
- Appareil photo frontal de 5 Mpx et appareil photo de 8 Mpx au dos
- Batterie lithium-ion de 38 Wh
- Windows 10 Pro
Design avec charnière et connexions
Le châssis est composé d'aluminium et de magnésium, et mesure 29,20 x 20,88 x 0,93 cm sans le clavier. Il a donc presque les mêmes dimensions que le Surface Pro. Il en va de même pour les bords de l'écran qui font 1,5 cm de large. Le clone de Dell pèse cependant un peu plus avec 851 grammes contre 770 grammes.
Lorsque j'ouvre l'ordinateur pour la première fois, je remarque que le mouvement de la charnière est beaucoup moins fluide que celui de la machine Microsoft. Dell l'a en contrepartie dotée d'une fonction supplémentaire qui fonctionne avec et sans clavier. Il y a deux broches Pogo : une sous l'ordinateur et une autre au niveau de la fixation du clavier. Elles devraient s'activer automatiquement lorsque l'ordinateur est posé sur la table et que le socle est ouvert à 26 degrés. Si vous souhaitez un angle plus important, vous pouvez ouvrir le support à la main à jusqu'à 150 degrés.
Si vous posez le convertible sur la table normalement, le mécanisme de pliage automatique ne fonctionnera pas la plupart du temps. Ça fonctionne certes bien si vous le posez brusquement sur la table, mais ça n'est pas conseillé. La magie opère lorsque vous placez la machine sur la table, puis appuyez doucement sur le dessus. Vous sentez alors les broches Pogo descendre en douceur et le bord du clavier embrasser le dessus de la table.
Dell n'a pas lésiné sur les moyens et a équipé le Latitude de deux ports Thunderbolt 3 sur le côté gauche, dont un sert également pour la recharge. Du même côté, on retrouve aussi un emplacement microSD, un bouton de volume et une prise jack 3,5 mm.
Sur le côté droit, l'USB 3.1 type A vous permet de connecter des appareils plus anciens sans utiliser d'adaptateur USB-C. Il y a également un verrou Kensington. Dell a placé le bouton d'alimentation tout en haut à droite de la tablette.
Un écran avec une résolution plus faible, mais une meilleure couverture de l'espace colorimétrique
La plus grande différence avec le Surface Pro est sans doute l'écran ultrabrillant intégré. Et plus précisément : la résolution de l'écran IPS multitouch de 12,3" au format 3:2. Microsoft offre 2736 x 1824 pixels, chez Dell, vous avez 1920 x 1280 pixels. Avec la diagonale donnée de 12,3 pouces, ça suffit pour obtenir une image nette à une distance d'affichage normale. Si vous travaillez avec un stylet, vous remarquerez la résolution plus faible, car vous êtes beaucoup plus proche de l'écran.
Pour savoir si l'écran offre une belle luminosité et affiche fidèlement les couleurs, j'utilise le système d'étalonnage x-rite i1Display Pro.
Comme le montre le résultat, avec une moyenne de 373 cd/m², la dalle intégrée est suffisamment lumineuse pour pouvoir travailler presque n'importe où. Seul l'ensoleillement direct pose des problèmes à cause du revêtement haute brillance. L'uniformité est également bonne : je ne vois pas la différence maximale de 39 cd/m² à l'œil nu. Si je le compare à nouveau au Surface Pro 7, le convertible Microsoft est plus lumineux d'en moyenne 59 cd/m².
La couverture colorimétrique est par conséquent un peu plus précise chez Dell. Je mesure 98,5 % pour le sRGB, 70,5 % pour l'Adobe RGB et 74,6 % pour le DCI P3. Le contraste statique du modèle test est de 1313:1, le contraste dynamique de 4238:1.
Clavier et pavé tactile
J'apprécie le fait que le clavier de 349 grammes soit inclus dans le prix. Cependant, on remarque tout de suite qu'il y a un potentiel d'amélioration. Comme le clavier du Surface Pro, il se fixe automatiquement à la tablette. Grâce à des aimants intégrés, il peut aussi bien être utilisé à plat que plié. Mais lorsque je place la paume de ma main dessus et qu'il est plié, il penche légèrement sur le côté en raison d'une instabilité due à la conception. Je m'y habitue heureusement rapidement.
Dell mise sur du cuir synthétique gris pour le dessous. Pour la paume de votre main, il y a de l'aluminium, frais et dur au toucher. Les touches ont un éclairage à deux niveaux. Par rapport aux claviers détachables de Microsoft, les touches ont beaucoup moins de ressort. Lorsque vous tapez, vous ressentez également un fort point de déclenchement. La course de la frappe est de 1,4 millimètre et la sensation de frappe est assez agréable après une période d'adaptation. Le clavier est également adapté si vous travaillez dans un bureau ouvert, car les sons de frappe sont plutôt silencieux.
Grâce à la surface très lisse du pavé tactile, vous pouvez faire glisser le pointeur de la souris sur l'écran avec une précision extrême. Je n'ai rien à redire pour ce qui est du pavé tactile.
Des haut-parleurs plutôt moyens
Si vous souhaitez de temps en temps regarder un film ou écouter de la musique sans casque, ça n'est possible que si vous avez quelques problèmes d'audition. Parce que les haut-parleurs sont, comme souvent chez les ordinateurs portables, plutôt médiocres. Mais contrairement à d'autres haut-parleurs d'ordinateur portable, chez lui, il n'y a pas que les instruments simples, comme le piano et la guitare électrique, qui sonnent faux. Le problème concerne toute la gamme des fréquences moyennes et basses. La musique sonne rapidement terne. Je ne trouve que les hautes fréquences propres, du moins dans les moments où elles ne se renversent pas.
Désolé, Dell, mais tu vas devoir revoir ça.
Performance de la batterie : pas géniale, mais meilleure que celle de Microsoft
Maintenant, la batterie lithium-ion de 38 Wh peut montrer ce qu'elle a dans le ventre. Je mesure son autonomie avec une diffusion continue de vidéos YouTube, à puissance maximale et avec les tâches de bureau.
Streaming en continu sur YouTube
Afin de pouvoir faire une comparaison avec d'autres ordinateurs portables et convertibles, j'ai réglé la luminosité de l'écran à 150 cd/m² et ai laissé les clips musicaux tourner sur Youtube jusqu'à ce que la batterie soit déchargée. Elle était à plat au bout de 5 heures et 49 minutes. Cette performance ne relève pas de l'exploit, mais bat tout de même le Surface Pro 7 dont la batterie est plus puissante. Avec 45 Wh et le même test, elle a seulement tenu 5 heures et 16 minutes.
Autonomie de la batterie mise à rude épreuve
Pour pousser tout le matériel à ses limites, j'exécute les tests de résistance HeavyLoad et FurMark avec la luminosité de l’écran réglée au maximum. Comme pour le convertible de Microsoft, je peux voir le processeur ralentir au bout d'un certain temps. Grâce au refroidissement actif, il faut environ dix minutes pour arriver à 57 % de la puissance. Avec le Surface Pro 7 refroidi passivement et doté d'un processeur i5, le processeur réduit la puissance à 44 % après seulement cinq minutes environ.
Autonomie de la batterie au bureau
Si vous voulez utiliser le convertible comme bureau mobile, vous ne devriez pas le faire sur vos genoux. Le socle de cette catégorie d'ordinateur n'est pas prévu pour ça et se replie souvent, ce qui peut s'avérer pénible dans les transports publics.
Malgré la batterie sous-dimensionnée, j'obtiens tout de même une autonomie d'environ huit heures en mode bureau. Pendant que je travaillais, je me suis abstenu d'écouter de la musique en arrière-plan.
CPU et processeur graphique
Le microprocesseur quadricœur x86 64 bits Intel Core i5 8265U est sorti fin août 2018. Il se base sur une version améliorée de la microarchitecture Whiskey Lake et est fabriqué selon le procédé 14 nm avancé de troisième génération, aussi connu sous le nom de 14 nm++. Il dispose d’une fréquence d'horloge de 1,6 GHz et a un TDP de 15 W. Le Turbo Boost va jusqu'à 3,9 GHz.
La puce est aussi équipée de l'Intel Graphique UHD 620, qui fonctionne avec 300 MHz et a une fréquence dynamique maximale de 1,1 MHz.
Performance Cinebench R20
Cinebench de Maxon vous permet d'évaluer les performances de votre processeur lors du rendu de contenus Cinema 4D. Si vous souhaitez comparer des résultats multicœurs avec Cinebench, les deux processeurs doivent disposer du même nombre de threads.
Voilà les performances du convertible de Dell :
Selon Intel, la microarchitecture Whiskey Lake du processeur intégré ici devrait pouvoir traiter environ 18 % d'IPC (Instructions per Clock) de moins que la nouvelle microarchitecture Sunnycove sur laquelle est basé le processeur utilisé dans le Surface Pro 7 de Microsoft (i5 1035G4). Le processeur actuel devrait être moins performant. Mais le résultat n'est pas si clair : bien qu'avec 1312 points, Dell soit loin derrière Microsoft qui a obtenu 1504 points pour le résultat multicœurs, l'ordinateur Dell bat le Surface avec un score de 374 contre 361 pour le résultat monocœur.
Dell profite probablement beaucoup du refroidissement actif : le test de performance multicœurs dure moins de quatre minutes, c'est pourquoi le processeur refroidi passivement du Surface n'est pas encore ralenti et le dispositif Dell est suspendu. En revanche, le test de performance monocœur prend environ 13 minutes et semble avoir l'effet inverse. Donc : vive le refroidissement (qui ne s'entend d'ailleurs qu'avec un léger sifflement lorsqu'il fonctionne à plein régime) !
Performance Geekbench 5
Geekbench est un test de performance multiplateforme. Il fonctionne pour Windows, MacOS, Linux, Android et iOS. En plus de scénarios réels simulés, utilisés pour tester les CPU (monocœurs et multicœurs), Geekbench peut aussi déterminer les performances GPU dans les domaines du traitement d'image et de la vision par ordinateur. Vous pouvez aussi comparer les résultats avec d’autres systèmes en utilisant le navigateur Geekbench.
Le résultat du Latitude 7200 :
Sur Geekbench, les tests comparatifs du CPU et du GPU prennent moins de trois minutes, ce qui explique pourquoi le résultat est conforme aux attentes et que l'ancien processeur de Dell obtient de moins bons résultats que le Surface Pro 7 (en allemand).
Si vous souhaitez voir les résultats en détail :
Performance : PCMark 10
Grâce à PCMark 10 de 3DMark, les PC et les ordinateurs portables peuvent être testés pour une multitude de tâches du monde du travail. Il s'agit d'un benchmark de bureau et convient à toutes les machines pour lesquelles un test de performance gaming n'a pas de sens parce que le hardware est trop faible.
Le Latitude 7200 marque 3570 points dans ce benchmark. Si vous comparez le résultat sur la page d'accueil de 3DMark, vous verrez que cet ordinateur portable est nettement mieux qu'un PC de bureau moyen, mais tout de même pas assez puissant pour être qualifié de PC gaming.
Conclusion : un clone intéressant, mais pas parfait
À première vue, Dell est parvenu à copier le concept du Surface Pro de Microsoft. Mais à y regarder de plus près, il y a tout de même quelques différences. Ces dernières commencent par les charnières et la finition, où la machine de Microsoft est un peu mieux, mais où Dell marque des points avec son mécanisme de pliage. La sensation de frappe du clavier Dell, qui est inclus dans le prix, me plaît un peu moins que celle du Microsoft. Le fait que le clavier Dell semble un peu bancal lorsqu'on ne l'utilise pas sur une surface plane ne dérange que jusqu'au moment où on s'y est habitué.
L'écran Microsoft a une résolution plus élevée, ce qui est particulièrement plaisant lorsqu'on travaille avec le stylet. En termes de couverture colorimétrique, les points reviennent à Dell. Et, niveau autonomie, le Latitude a un léger avantage malgré sa plus petite batterie. Il perd clairement des points côté audio.
En termes de performances, malgré le processeur i5 de huitième génération un peu plus ancien, Dell a tout fait correctement. La machine dispose d'un refroidissement actif, ce qui est par exemple important pour les tâches de rendu plus longues.
Dell a réussi à créer un clone intéressant, mais pas parfait. Si vous pouvez vous passer d'une bonne sortie audio et préférez ne pas utiliser de stylet, je vous recommande cette machine.
Martin Jud
Senior Editor
martin.jud@digitecgalaxus.chLe baiser quotidien de la muse stimule ma créativité. Si elle m’oublie, j’essaie de retrouver ma créativité en rêvant pour faire en sorte que mes rêves dévorent ma vie afin que la vie ne dévore mes rêves.
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