
Test de produit
À l'essai : l'OLED 806 de Philips devient une TV gaming !
par Luca Fontana
L’OLED 809 de Philips a tout à offrir : l’Ambilight, des spécifications puissantes et une dalle OLED de LG. Cela lui suffira-t-il pour se hisser à la première place du classement des téléviseurs de milieu de gamme ? J’ai analysé le téléviseur sous toutes ses coutures.
Pour info : la version 65 pouces du téléviseur OLED 809 a été mise à ma disposition par Philips pour ce test. Le fabricant n’a cependant aucune influence sur le résultat de ce test, mon opinion et le processus de test.
Les téléviseurs Philips et moi nous croisons régulièrement. Tantôt avec un hochement de tête joyeux, tantôt avec un sourcil levé. En effet, dans le monde des téléviseurs, Philips est un peu le cousin créatif qui ne fait pas toujours tout à la perfection, mais qui a souvent les idées les plus cool. Un exemple ? L’Ambilight, une technologie dans laquelle des LED multicolores situées à l’arrière du téléviseur projettent les couleurs de l’image sur le mur.
C’est gadget, me direz-vous ? Certes, mais c’est un gadget utile.
L’OLED 809 est l’un des représentants les plus récents du genre, un modèle de milieu de gamme datant de 2024, qui utilise la même dalle OLED que la série C4 de LG. Cela signifie qu’il n’y a pas de couche MLA, c’est-à-dire de lentilles microscopiques qui assurent une luminosité nettement plus élevée sur les modèles phares de LG comme le G4. Cela explique le moindre prix du téléviseur de Philips.
Ce qui est passionnant, c’est que Philips combine le matériel de LG avec son processeur P5 et une pointe de magie Ambilight. Alors, cela suffit-il pour sortir du lot dans le milieu de gamme ? Ou en d’autres termes, l’OLED 809 de Philips est-il simplement beau à regarder ou est-il techniquement convaincant ?
Côté design, Philips reste fidèle à sa ligne : l’OLED 809 est élégant, sobre et moderne. Le cadre en métal sombre est agréablement fin, on le voit à peine de face de sorte que l’écran semble flotter au-dessus du socle mat chromé. Quant au pied, il est bien plat et placé au centre. Je peux même y poser ma barre de son Sonos Arc, plutôt imposante, sans qu’elle ne vacille et ne rogne l’image.
Je mesure un espace d’environ 7,2 centimètres entre le bord inférieur du téléviseur et le meuble. C’est un peu plus que le Panasonic Z85A et peut faire toute la différence selon le modèle de barre de son. Néanmoins, le capteur infrarouge est, comme toujours, placé à un endroit peu pratique. Il faut donc faire preuve d’un peu de souplesse pour utiliser la télécommande.
Philips a un atout de poids face à ses concurrents avec la technologie Ambilight, ici déployée sur trois côtés du téléviseur. Des bandes LED sont placées à l’arrière et projettent sur le mur des couleurs dynamiques correspondant à l’image affichée à l’écran. L’Ambilignt n’est pas là simplement pour faire joli, mais permet aussi au téléviseur de paraître subjectivement plus grand et de soulager un peu les yeux lors du visionnage, surtout dans les pièces sombres. Oui, c’est un gadget, mais un gadget utile.
Comme de coutume pour les téléviseurs OLED, le téléviseur de Philips est très fin dans sa partie supérieure. Je mesure environ 1,1 centimètre aux endroits les plus fins. En bas, là où se trouvent l’électronique et les connecteurs, je mesure environ cinq centimètres d’épaisseur. Ce n’est donc pas un miracle de design mural, mais reste tout à fait correct pour un montage VESA classique (300×300 mm). Vous trouverez le support adapté dans notre boutique en ligne.
Connecteurs et caractéristiques :
Tous les connecteurs HDMI prennent en charge les technologies HLG, HDR10, HDR10+ Adaptive ainsi que Dolby Vision et le mode jeu à faible latence. Le téléviseur prend également en charge le DTS:X, c’est un bon point dans un contexte où beaucoup de fabricants y renoncent. Le Dolby Atmos est aussi de la partie.
Petite remarque pour les audiophiles : le téléviseur reconnaît automatiquement et correctement de nombreux signaux, mais dans les réglages du son, il peut être intéressant de passer en mode « Passthrough » en cas de problème de passage en boucle.
Le paragraphe qui suit entre dans les détails. Les mesures avec l’outil professionnel de Portrait Display (site en anglais) permettent un classement objectif de la qualité d’image. Si les détails et les diagrammes ne vous intéressent pas, vous pouvez lire la version courte avant d’aller au chapitre « L’image : couleurs riches et détails précis ».
Voici l’essentiel en bref :
Venons-en aux mesures. J’ai mesuré tous les modes d’écran du téléviseur sans faire d’étalonnage, tel qu’il est configuré à la sortie de l’emballage. J’ai très peu touché aux paramètres :
C’est en mode réalisateur que j’ai obtenu les meilleurs résultats pour tous les types de contenus. Je vous recommande donc vivement de toujours utiliser ce mode, aussi bien pour les contenus SDR qu’HDR. Sauf lorsque vous jouez bien sûr. Dans ce cas, il faut toujours utiliser le mode jeu permettant de bénéficier d’un faible input lag. Vous cherchez un bon téléviseur pour jouer ? Vous trouverez ici mon guide pour vous aider à choisir.
Bon, tenez-vous bien : l’OLED 809 de Philips fournit une luminosité de pointe de 906 cd/m² sur une zone très réduite de l’écran (fenêtre de 2 %). Pour une dalle de milieu de gamme, c’est en effet une valeur assez correcte et même légèrement supérieure à celle du Panasonic Z85A (voir mon test) qui, avec 809 nits, se débrouillait déjà très bien.
Le Philips 809 brille également par sa luminosité globale (fenêtre de 100 %). Il bat ainsi le Z85A de Panasonic, même si c’est de justesse. Il reste cependant nettement en dessous des fleurons OLED : le G4 de LG (voir mon test) atteint une luminosité de pointe de plus de 1300 cd/m² grâce à sa couche de microlentilles, le S95D de Samsung (voir mon test) atteint même jusqu’à 1500 cd/m². Bref, les TV haut de gamme ne jouent vraiment pas dans la même ligue.
La luminosité de l’OLED 809 de Philips est toutefois suffisante pour une utilisation normale. Les points forts du HDR tels que les reflets du soleil, les explosions ou les étincelles des sabres laser ressortent bien. Du moins tant que l’ensemble de l’image est lumineuse, car comme tous les OLED, l’ABL (Automatic Brightness Limiter) finit par frapper sans pitié. Il s’agit d’un mécanisme de protection destiné à préserver la dalle du burn-in. Je l’ai d’ailleurs remarqué pendant mes tests : au premier passage, les valeurs étaient bonnes et élevées, tandis que lors du deuxième et du troisième passage, elles avaient nettement baissé. Comme si la TV voulait me signifier qu’elle avait besoin d’une pause.
En pratique, cela signifie que les points lumineux ponctuels sont bien rendus. Dès lors que l’ensemble de l’image s’illumine, par exemple dans des paysages enneigés ou des terrains de football en plein jour, il se peut que l’OLED 809 manque visiblement de souffle et que l’image s’assombrisse un tout petit peu. Rien de tragique toutefois, il est même fort probable que vous ne vous en rendiez pas compte. Mais il faut en avoir conscience, surtout si vous regardez la TV dans une pièce lumineuse.
Voyons si l’OLED 809 de Philips affiche bien le blanc, les couleurs et les niveaux de gris, c’est-à-dire tout ce qui donne à l’image un aspect naturel. Pour cela, nous allons répondre à trois questions :
Chacun des 8,3 millions de pixels de l’OLED 809 de Philips est composé de trois sous-pixels : un rouge, un vert et un bleu. On obtient du blanc lorsque ces trois sous-pixels rayonnent en même temps et avec la même intensité. La luminosité maximale produit donc le blanc le plus clair, tandis que la luminosité minimale donne le noir le plus profond. Entre les deux, on trouve donc des nuances de gris plus ou moins claires, on parle aussi de mesurer l’échelle de gris.
Plus la différence entre les pixels les plus clairs et les plus sombres est grande, meilleur est le contraste. Comme pour tous mes essais de téléviseurs OLED, je fais l’économie d’une mesure de contraste, car les pixels OLED peuvent s’éteindre complètement. Le taux de contraste tend donc de toute façon vers l’infini.
La mesure de l’échelle de gris montre chez Philips un réglage plutôt conservateur : à partir d’environ 50 % de luminosité, la courbe est légèrement inférieure à la valeur de référence. Les niveaux de gris semblent donc un peu plus sombres qu’ils ne devraient l’être.
La balance RGB est plus intéressante. Sans luminance, elle reste très stable, seul le bleu baisse légèrement dans les zones les plus claires. Le résultat : une très légère pointe jaunâtre ou verdâtre que l’on ne devrait toutefois remarquer qu’en comparaison directe avec d’autres téléviseurs.
Passons maintenant à la balance des couleurs mesurée avec la luminosité :
Avec luminance, il devient clair qu’à partir d’environ 60 % de luminosité, les trois couleurs chutent visiblement, et de manière particulièrement nette entre 70 et 80 %. Cet affaiblissement régulier permet d’éviter toute dominante de couleur, l’image paraissant simplement plus sombre qu’elle ne devrait l’être selon la référence.
En bref, Philips reste prudent. Est-ce pour préserver la dalle ou économiser l’énergie ? Je n’en ai pas la moindre idée. Mais si l’on veut obtenir des dégradés aussi précis que possible dans les zones de gris avec des contenus HDR clairs, on obtient des réglages un peu moins fins que chez Panasonic ou LG.
En ce qui concerne la couverture de l’espace chromatique, l’OLED 809 de Philips fournit une bonne performance, mais n’a rien d’exceptionnel :
Que signifient exactement ces chiffres ? Pour les contenus HDR actuels, qui misent pratiquement tous sur l’espace chromatique DCI-P3, les performances de la TV OLED de Philips suffisent amplement. Les couleurs sont vives et intenses. Ce n’est qu’avec des contenus aux couleurs particulièrement intenses ou des formats qui n’existent pas encore que la dalle OLED 809 pourrait un jour atteindre ses limites.
Le Z85A a d’ailleurs une légère longueur d’avance sur ce point, même si la différence est difficilement perceptible en pratique. Les modèles phares offrent clairement une meilleure couverture de l’espace colorimétrique, mais si vous voyez la différence dans les chiffres, vous ne la verrez guère lors de votre soirée Netflix.
Venons-en à la mesure de la fidélité des couleurs. En d’autres termes, le téléviseur reproduit-il les couleurs demandées avec exactitude ? L’écart entre le téléviseur et la valeur de référence est donné en DeltaE (dE). Le blanc indique les couleurs de référence envoyées au téléviseur par le générateur d’images tests, les cercles noirs ce qui a été mesuré sur le téléviseur.
L’OLED 809 de Philips obtient un DeltaE (dE) moyen de 4,03. C’est correct, mais pour un téléviseur de milieu de gamme, on pourrait attendre une valeur plus basse. À titre comparatif, voici les valeurs obtenues par les autres modèles :
Concrètement, cela signifie que les couleurs comme le bleu, le rouge et le vert sont généralement cohérentes, mais peuvent légèrement varier dans certaines scènes. Par exemple, pour les tons chair très subtils ou les couleurs pastel. La différence n’est cependant notable qu’avec un appareil de référence à côté ou si vous regardez extrêmement attentivement.
Pour la plupart des gens, moi y compris, ces différences n’ont guère d’importance au quotidien. En revanche, si la précision des couleurs est importante pour vous ou si vous comptez utiliser l’écran pour le Color Grading, le G4 de LG ou le S95D de Samsung sont plus précis et seront plus adaptés.
Les reflets à l’écran ne sont pas mesurables en soi. Il me semble cependant important d’en tenir compte dans mes tests. Après tout, rares sont les personnes qui disposent d’une pièce obscure dévouée au visionnage de films à la maison. Pour la première comparaison, je prends la même image que lors de mon test du Panasonic Z85A. Les photos ont été prises aux alentours de midi et sans que j’assombrisse la pièce pour l’occasion :
La différence ne se remarque qu’en y regardant de plus près. Lorsque l’écran est éteint, le verre réfléchissant du Philips OLED 809 semble légèrement plus clair que celui du Panasonic Z85A. La lampe orange en haut à droite est un peu moins visible sur le Panasonic, mais c’est vraiment du pinaillage. Dans les deux cas, le traitement antireflet est efficace, même s’il n’est pas tout à fait au niveau d’un Samsung S95D, qui a été spécialement optimisé pour les pièces lumineuses.
Une fois la TV allumée, j’ai un peu plus à dire : on constate ici que la dalle de Philips dissimule un peu moins efficacement les reflets dans les scènes sombres. Certes, le téléviseur est suffisamment lumineux pour éclipser les reflets avec plus de 900 cd/m² de luminosité de pointe. Mais dans les scènes sombres, le Z85A de Panasonic diffuse les reflets de manière un peu plus douce, la forme de la lampe est plus floue :
Samsung a lui-même montré cette année comment gérer parfaitement les reflets avec l’écran légèrement mat de son modèle OLED phare, le S95D. Voici la comparaison avec la TV allumée :
Pas d’erreur ou de retouche ici, l’image de droite est en fait l’écran du Samsung S95D photographié exactement de la même manière. On n’y voit absolument aucun reflet ! Mon salon est pourtant lumineux. C’est clair, la couche antireflet du téléviseur OLED de Samsung me manquera cruellement sur tout téléviseur n’en étant pas doté.
Venons-en au test pratique. Le cœur de toute critique d’un téléviseur. Cette fois-ci, le Philips OLED 809 se mesure à deux visages familiers : le Z85A de Panasonic et le G4 de LG. La comparaison n’est pas vraiment juste : les TV de Philips et Panasonic utilisent une dalle OLED de moyenne gamme supérieure qui n’est pas dotée d’une couche MLA de microlentilles. Avec sa couche MLA, le G4 joue dans une tout autre ligue tant sur le plan technique que sur le plan tarifaire.
La comparaison n’est cependant pas totalement dénuée de sens, car les trois dalles proviennent des usines OLED de LG et montrent l’importance de l’optimisation logicielle et du traitement de l’image.
Si mes rapports concernant les deux autres TV vous intéressent, rendez-vous ici :
Pour évaluer le rendu des couleurs, j’aime me baser sur Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2. La scène du palais rouge vif d’Ego, en particulier, s’y prête parfaitement : les tons rougeoyants du crépuscule, la teinte verte et les structures métalliques représentent un véritable défi pour les OLED.
L’OLED 809 de Philips s’en sort bien. Les couleurs sont naturelles, le rouge et le vert sont harmonieux. L’image manque cependant un peu de profondeur dans les zones sombres, elle y semble légèrement éclaircie, ce qui lui enlève du dynamisme. C’est exactement ce que montrent les valeurs mesurées : à partir d’une luminosité d’environ 60 %, les valeurs RGB diminuent progressivement. L’image ne prend certes pas une teinte particulière, mais le contraste s’en trouve réduit.
En comparaison directe, le Z85A de Panasonic a un peu plus de punch dans les zones sombres, le G4 de LG a même des couleurs encore plus riches et des dégradés plus fins. Le modèle de Philips marque donc des points avec des couleurs naturelles, mais n’a pas l’éclat des modèles phares, ce qui reste compréhensible.
Pour compléter, j’ai aussi analysé une scène du film Avatar : The Way of Water, une claque visuelle dans laquelle les tons bleus et verts dominent. Et c’est là qu’apparaît une différence intéressante : l’image de l’OLED 809 de Philips semble nettement plus chaude que celle de ses congénères. La jungle en arrière-plan présente des reflets tirant plus sur le vert olive que le vert émeraude, la peau des Na'vi tend vers le turquoise au lieu du bleu Na’vi classique.
Cela n’est pas surprenant. Mes mesures du gamut sans luminance (voir ci-dessus) montraient déjà que la proportion de bleu diminuait légèrement dans les zones les plus lumineuses, ce qui donne des couleurs légèrement plus chaudes avec une teinte turquoise ou jaune, selon l’image. Les images du Z85A de Panasonic et surtout du G4 de LG paraissent plus froides et un peu plus précises dans les mêmes scènes.
Malgré tout, les couleurs du Philips semblent cohérentes, c’est plus une question de goût qu’un véritable défaut. Toutefois, pour des couleurs les plus fidèles possibles, le G4 de LG est une meilleure option.
La scène de Skyfall, dans laquelle Bond et Q se tiennent devant un tableau représentant un vieux navire de guerre rouillé dans un musée (une parabole visuelle de la condition de l’espion), est idéale pour évaluer l’aspect naturel de l’image. Baignée dans une lumière douce et dominée par des couleurs neutres et beaucoup de peau, cette scène force les téléviseurs à montrer à quel point ils peuvent représenter naturellement les visages, les tissus et les ombres.
Sur le Philips OLED 809, je fais le même constat que dans la scène précédente d’Avatar : l’image paraît légèrement plus chaude que celle des autres TV, même si c’est moins frappant cette fois. Les tons chair en particulier tendent légèrement vers le doré, ce qui est agréable, mais pas aussi neutre que chez Panasonic ou LG.
Objectivement, le Philips ne fait certes pas de faux pas, les couleurs semblent cohérentes et harmonieuses. Mais subjectivement, je préfère les rendus du Z85A de Panasonic et du G4 de LG : plus précis, plus neutres, un peu plus réalistes. Mais là encore, c’est une question de goût.
Comment l’OLED 809 de Philips s’en sort-il dans les scènes obscures ? Pour ce test, j’utilise le début de Blade Runner 2049 : contre-jour, silhouettes sombres, très peu de sources de lumière en dehors de la lumière du soleil qui pénètre par une fenêtre. Bref, le set up parfait pour évaluer les pertes de détails dans les zones sombres de l’image.
Oui, l’OLED 809 de Philips engloutit quelques détails de plus que Panasonic et LG dans les zones sombres de l’image. Observez bien le manteau de K ou la structure du mur. Pour être honnête, je ne trouve pas cela très grave, bien au contraire. C’est l’intensité de son noir qui donne sa puissance à cette scène. Lorsqu’un téléviseur éclaircit les zones sombres dans cette scène, l’image perd rapidement de son relief et devient ennuyante, comme sur certains téléviseurs LCD trop ambitieux.
En comparaison, le Z85A de Panasonic conserve plus de détails dans l’ombre. En revanche, l’image de Philips semble un peu plus dramatique, presque cinématographique. Le G4 de LG trouve une fois de plus le juste milieu : une grande précision des détails, des noirs puissants, pas d’éclaircissement excessif. Mais cette performance se reflète dans le prix du téléviseur.
Dernier test pour évaluer le rendu de l’image, je jette un œil au rendu des détails dans les zones claires de l’image. Comme souvent, la scène parfaite pour cela est dans Jurassic World. Observez bien le soleil en arrière-plan, un point lumineux éblouissant qui devrait montrer de fines nuances d’orange et de délicates traînées de condensation, sans pour autant consumer le soleil.
En fait, je ne vois pratiquement aucune différence entre l’OLED 809 de Philips, le Z85A de Panasonic et le G4 de LG. Les trois téléviseurs affichent proprement les détails autour du soleil éblouissant, sans surbrillance visible ni anneaux gênants.
Une preuve évidente que même un OLED de milieu de gamme comme le Philips 809 peut être absolument à la hauteur des modèles haut de gamme pour les passages HDR difficiles. Du moins, lorsqu’il s’agit de nuances fines dans les zones claires de l’image.
Parlons maintenant du processeur, c’est-à-dire le « cerveau » de la télévision, qui traite et coordonne l’ensemble des informations reçues pour en tirer un rendu harmonieux. Il lisse les mouvements, réduit le bruit d’image, améliore la qualité des contenus en basse résolution et assure des couleurs plus vives ainsi que des contours bien définis.
Sur le Philips OLED 809, cette tâche est assurée par le « P5 Intelligent Picture Engine with AI » – voilà une dénomination qui semble tout droit sortie d’une session de brainstorming entre marketeux et marketeuses. Selon Philips, le P5 traite les images « de la même manière que le cerveau humain ». La marque ne précise pas si le processeur peut aussi me rappeler de ranger mon pop corn après la soirée film.
Une chose est claire : le processeur analyse l’image en temps réel et doit optimiser de manière ciblée les contrastes, la netteté et les couleurs en fonction de la scène. Mais est-ce vraiment le cas ? Regardons ça de plus près.
C’est l’heure du fameux test de judder – un classique de mon arsenal de test. Le judder désigne une légère saccade lors de mouvements panoramiques réguliers de la caméra, particulièrement visible dans les films 24p à mouvements lents. J’ai un candidat parfait pour cela : 1917 de Sam Mendes, en particulier la scène dans la grange avec ses poutres verticales.
Sur ce point, Philips me surprend positivement : l’OLED 809 ne présente pratiquement aucune saccade visible, les poutres verticales traversent agréablement et tranquillement l’image. À condition, bien sûr, que vous activiez le calcul des images intermédiaires. J’ai pour ma part réglé le paramètre « Transitions lisses » au niveau 4 sur 10. L’image devient ainsi plus fluide, sans pour autant dériver immédiatement vers le territoire du soap opera.
En comparaison, le Z85A de Panasonic semble ici un peu moins en possession de ses moyens : malgré un réglage adapté, on distingue de fines saccades entre les poutres. Cela montre que le processeur P5 de Philips fait vraiment bien son travail en cas de mouvement, du moins mieux que le processeur HCX de Panasonic dans cette scène particulière.
Poursuivons avec une autre scène de motion processing exigeante de 1917, cette fois-ci lors d’un travelling autour des soldats dans une forêt. Les bords durs comme les casques sur un arrière-plan flou de branchages et de cimes d’arbres sont particulièrement délicats à traiter. Cette scène me permet de séparer le bon grain de l’ivraie dans les processeurs.
Que dire ? Philips maîtrise ça à la perfection. Le mouvement de la caméra reste fluide, sans artefacts, sans images fantômes. Même autour des bords des casques, il n’y a pas d’interférences notables.
La comparaison directe avec Panasonic et LG montre que les trois TV font un excellent travail. Les différences se situent tout au plus à l’échelle microscopique, et vous devez les chercher à la loupe. En matière de représentation des mouvements, le processeur P5 de Philips joue définitivement à armes égales avec les plus grands.
Analysons maintenant le temps de réponse des pixels. La série For All Mankind d’Apple est parfaite pour cela, en la scène du début de l’épisode 5. Lorsque la caméra balaye lentement le paysage lunaire et qu’un texte s’affiche en bas à gauche, on peut voir si certains pixels réagissent suffisamment vite. S’ils ne réagissent pas assez rapidement, des effets dits de ghosting apparaissent, c’est-à-dire de petites stries qui donnent à l’image un aspect délavé.
Sur le Philips OLED 809, je remarque une chose : le texte affiché présente de légères stries, surtout en bas de l’écran. Cela indique que les pixels ne suivent pas tout à fait et sont un peu « à la traîne ». Mais le ghosting n’est pas aussi important que sur le C82 de TCL, un modèle plus ancien que j’ai analysé dans un test précédent.
C’est donc un défaut relativement minime, certes pas dramatique, mais visible. Panasonic et LG se débrouillent un peu mieux sur ce point.
Passons maintenant au test le plus subtil de tous : l’upscaling. Cette fois, nous cherchons à savoir si la qualité de l’extrapolation des contenus de moindre qualité en 4K est au rendez-vous. Pour cela, je prends comme toujours l’épisode 1 de la saison 7 de The Walking Dead. La série a été tournée sur pellicule 16 mm, volontairement granuleuse et poussiéreuse, afin de souligner l’ambiance post-apocalyptique. Idéal pour tester le processeur sous toutes ses coutures.
Et oui, je ne cherche pas les différences avec une loupe, mais avec un microscope. L’OLED 809 de Philips s’en sort remarquablement bien. La zone sombre entre les deux personnages reste agréable et présente peu de bruit, les bords sont nets et l’image semble stable et calme.
Mais je dois avouer que j’ai encore un faible pour le rendu du G4 de LG. Le processeur Alpha-11 lisse le bruit sans perdre de détails et fournit l’image globale la plus cohérente. Philips arrive juste derrière Panasonic, qui gère également plutôt bien l’upscaling. Bref, Philips s’en sort bien. Il n’est pas parfait, mais il se débrouille.
En mesurant l’exactitude des couleurs en mode jeu, j’obtiens un DeltaE moyen d’un bon 4,19 (consultez la rubrique « Écart de couleur » ci-dessus si vous souhaitez plus de détails). C’est à peine moins bien que le DeltaE de 3,44 que j’ai mesuré sur le G4 de LG.
Concernant l’input lag, c’est-à-dire la latence en entrée : avec l’appareil de mesure de « Leo Bodnar » (site en anglais), je mesure un input lag moyen très bon de 12,6 millisecondes pour une image UHD à 60 images par seconde. C’est un très bon résultat qui se rapproche du G4 de LG qui a obtenu 9,8 millisecondes. Cette valeur est, en outre, inférieure aux 20 millisecondes attendues d’un bon mode jeu.
D’autant plus que le téléviseur prend en charge toutes les fonctionnalités pertinentes pour les joueurs et les joueuses :
Pour ce faire, Philips a conclu, comme tous les grands fabricants Samsung, LG, Panasonic, TCL et Sony, un partenariat avec de nombreux grands studios de jeu. Le résultat : HGiG (site en anglais), HDR Gaming Interest Group. Selon le fabricant, cela devrait garantir que le HDR soit affiché comme les développeurs de jeux l’aient prévu, comme dans l’exemple suivant de Spider-Man 2 sur PlayStation 5.
C’est tout simplement un plaisir de voir ce que l’OLED 809 de Philips fournit en mode jeu. Avec une fluidité de 120 images par seconde, je me balance entre les gratte-ciel de New York, je poursuis les méchants et je survole les toits avec Spider-Man. Tout semble réactif, direct et sans faille. L’input lag est si faible que j’ai presque l’impression que le téléviseur joue avec moi.
Il montre toute sa force sur le plan visuel. Les couleurs chatoyantes comme le rouge et le bleu du costume de Spider-Man ressortent sur le reste de l’image et les ombres ajoutent de la profondeur au paysage, sans occasionner de perte de détails. Même lors de rotations rapides ou d’explosions, tout reste net et reconnaissable. Pas de saccades, pas de traînée, pas de stries.
En ce qui concerne le système Smart TV, Philips a, comme beaucoup de fabricants, décidé de miser sur Google TV plutôt que de développer sont propre système. Et c’est une bonne décision. L’interface utilisateur est claire, structurée de manière logique et offre un énorme réservoir d’applications et de contenus. Que ce soit Netflix, Disney+, Apple TV+, Sky Show ou Spotify, le tout est accessible en quelques clics.
Au passage, les recommandations de films et de séries sur l’écran d’accueil peuvent être facilement désactivées :
La navigation est fluide et rend l’expérience particulièrement agréable. Les menus s’ouvrent sans chargement, l’utilisation par télécommande ou par commande vocale est fiable. Google Assistant est de la partie, tout comme Chromecast, qui permet d’envoyer le contenu de votre smartphone directement sur le téléviseur, sans autre intermédiaire.
Le Philips OLED 809 est un puissant téléviseur OLED de milieu de gamme qui convainc grâce à une solide qualité d’image et un atout de poids, la technologie Ambilight. Les couleurs sont naturelles, les mouvements fluides, l’image semble cohérente, bien que la fidélité des couleurs et la luminosité laissent un peu à désirer par rapport aux modèles phares de LG et Samsung, le G4 et le S95D. L’OLED 809 de Philips est toutefois nettement moins cher.
Par rapport au Z85A de Panasonic, doté de la même dalle OLED, je préfère même le Philips. Les valeurs mesurées lors de mes tests penchent certes légèrement en faveur de la TV de Panasonic, mais au quotidien, la différence est à peine visible. Sans oublier que celle de Philips marque des points avec l’Ambilight et son prix. Si vous favorisez le rapport qualité-prix, alors l’OLED 809 de Philips est le bon choix. L’OLED haut de gamme reste néanmoins fermement entre les mains de LG et de Samsung, du moins jusqu’à la génération 2025.
Pro
Contre
Vivre des aventures et faire du sport dans la nature et me pousser jusqu’à ce que les battements du cœur deviennent mon rythme – voilà ma zone de confort. Je profite aussi des moments de calme avec un bon livre sur des intrigues dangereuses et des assassins de roi. Parfois, je m’exalte de musiques de film durant plusieurs minutes. Cela est certainement dû à ma passion pour le cinéma. Ce que j’ai toujours voulu dire: «Je s’appelle Groot.»