Martin Jungfer
En coulisse

Applications bancaires : comment éviter les problèmes lors d’un changement de smartphone ?

Martin Jungfer
25/10/2024
Traduction: Yannick Meilleray

Aujourd’hui, il est facile de changer de téléphone portable. Suivez les conseils du spécialiste Patrick Huber pour qu’il en soit de même pour les applis bancaires.

Vous aimeriez bien avoir un nouveau smartphone pour Noël ? Le choix est vaste après la présentation automnale des nouveautés de Samsung, Google, Apple, Xiaomi et cie.

Que ce soit Android ou iOS, l’installation du nouveau téléphone est aujourd’hui presque un jeu d’enfant. L’époque où il fallait transférer manuellement les numéros de l’ancien Nokia vers le nouveau est révolue depuis longtemps. Les données et les paramètres d’un smartphone moderne sont stockés dans un cloud, d’où ils peuvent être transférés vers le nouvel appareil. On pourrait donc croire que toutes les applis fonctionnent ensuite à nouveau.

Ce n’est toutefois pas le cas. En 2024, un petit groupe nous met encore des bâtons dans les roues : les applications bancaires. Un collègue m’a récemment fait part de ses galères lors du passage à un nouvel appareil. On trouve également des commentaires comme celui-ci (page en allemand) :

Je voudrais acheter le nouvel iPhone 15 Pro, mais lors du dernier passage de l’iPhone 13 Pro au 14 Pro, j’ai eu d’énormes difficultés à réinstaller mes applications bancaires, car elles n’étaient pas répliquées telles quelles sur le nouveau téléphone (...) Si c’est toujours comme ça, je préfère garder mon 14 pro !

D’une part, le problème provient des banques qui proposent des solutions logicielles différentes, explique Patrick Huber, qui connaît très bien le secteur. D’autre part, il s’agit également d’une question de sécurité. C’est pourquoi vous devez souvent d’abord « déclarer » un nouveau smartphone à votre banque avant de pouvoir effectuer des transactions financières avec celui-ci.

Authentification et identification à deux facteurs

Les banques classiques, par exemple les banques cantonales, l’UBS ou Postfinance, proposent à la clientèle d’effectuer des paiements via leur site Internet, une application ou un site mobile. Pour être sûr qu’il s’agit bien de la bonne personne, il existe l’authentification à deux facteurs, ou 2FA. Si vous essayez par exemple de vous connecter sur le site Internet, la banque vous envoie en plus une notification push sur le smartphone relié au compte pour la validation finale. Cela permet d’éviter qu’une autre personne puisse se connecter, même si elle a volé vos données. Pour vérifier les transactions, il y avait autrefois encore des listes TAN imprimées ou, plus tard, des boîtiers dans lesquels il fallait insérer la carte bancaire pour générer des codes.

Pour me connecter à Postfinance dans le navigateur, je dois en plus m’authentifier avec l’appli.
Pour me connecter à Postfinance dans le navigateur, je dois en plus m’authentifier avec l’appli.
Source : Capture d’écran du site de Postfinance

Le smartphone et le numéro de téléphone sur lesquels une notification push est envoyée pour une validation de paiement (2FA) sont enregistrés dans votre compte. Si vous achetez un nouveau smartphone, vous devez l’indiquer dans votre compte. Pour sécuriser le transfert, on vous demande souvent de scanner un code QR pour l’activer. Celui-ci est généralement envoyé sur l’ancien smartphone, car c’est le seul où la banque est certaine que ce soit le vôtre.

« Gardez votre ancien smartphone ! »

C’est pourquoi le principal conseil de Patrick Huber est de garder son ancien smartphone et d’avoir un deuxième téléphone portable ! Le passage d’un appareil à l’autre est ainsi beaucoup plus facile. Si vous avez un nouveau smartphone parce que l’ancien a lâché l’âme ou a été volé, le cas se complique un peu. Patrick explique que les centres de service de la banque sont alors souvent le premier point de contact. Encore faut-il savoir à quelles heures ils sont joignables. Et même après l’entretien avec un membre du personnel de la banque, l’enregistrement du nouveau smartphone n’est pas encore terminé. En effet, un code d’activation n’est habituellement envoyé par la poste que si un nouveau est nécessaire, par exemple parce qu’on ne trouve plus la lettre d’activation.

Pour compliquer les choses, le changement de smartphone fonctionne différemment dans presque chaque banque. Cela s’explique notamment par le fait que les banques ont chacune leurs propres équipes IT, qui considèrent naturellement la solution qu’elles ont développée comme la meilleure, explique Patrick. Il y a certes eu des tentatives de solutions communes, mais elles n’ont finalement pas abouti.

Les néobanques proposent des solutions simples

UBS, Postfinance et les banques cantonales ont souvent des décennies de retard d’un point de vue technique. En revanche, les néobanques n’utilisent qu’une application dans laquelle la clientèle peut effectuer toutes les démarches. Comme vous n’utilisez pas de site web chez Yuh, Neon, Zak ou Revolut, ou que les fonctions y sont très limitées, la sécurité de connexion y est techniquement plus facile à gérer. Des codes sont généralement utilisés dans les applis, tant pour la connexion que pour les transactions.

Les néobanques veillent, par une procédure en deux étapes, que la clientèle soit bien celle qui possède le smartphone sur lequel l’appli est installée. C’est d’ailleurs pourquoi la clientèle en question doit particulièrement protéger le téléphone portable utilisé.

Patrick Huber a expliqué en détail dans un long article (site en allemand) les mesures prises par les néobanques.

Malgré toutes les solutions techniques proposées par les banques, « l’être humain reste au final le principal point faible », souligne Patrick. Par souci de commodité, de nombreuses personnes ne font pas assez attention à leurs données. Patrick cite comme exemple les innombrables abonnements à l’essai ou encore le cas où l’on indique son numéro de portable pour une heure de WiFi gratuite à l’aéroport. Il s’agit pourtant d’une « information sensible » qui ne devrait pas être partagée aussi facilement. « Il faut toujours remettre en question et actualiser son propre concept de sécurité », conseille Patrick. Même si cela demande un certain effort, il existe des moyens de laisser moins de traces dans l’espace numérique.

« Minimiser les données » par principe

Pour les applications bancaires, Patrick utilise un smartphone et un numéro que personne d’autre ne connaît. De même, en plus d’une adresse e-mail importante qu’il utilise pour des communications confidentielles, il en possède d’autres à d’autres fins. Il appelle ce concept la « minimisation des données ». L’idée consiste à laisser le moins d’informations possible sur Internet et d’interrompre la chaîne de collecte des données. Cela réduit le risque que des tiers vous attaquent par hameçonnage et, dans le pire des cas, usurpent votre identité.

Vous trouverez ici d’autres informations et des liens utiles concernant le changement de smartphone chez Postfinance, pour Raiffeisen, la ZKB (site en allemand), la Banque cantonale bernoise ou chez UBS. L’expert Patrick Huber fournit un bon aperçu du processus dans cet article de son blog (article en allemand).

Photo d’en-tête : Martin Jungfer

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Je suis journaliste depuis 1997. Stationné en Franconie, au bord du lac de Constance, à Obwald, Nidwald et Zurich. Père de famille depuis 2014. Expert en organisation rédactionnelle et motivation. Les thèmes abordés ? La durabilité, les outils de télétravail, les belles choses pour la maison, les jouets créatifs et les articles de sport. 


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